Le mauvais prétexte des hausses12/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2302.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le mauvais prétexte des hausses

Toutes les autorités, État, EDF, GDF Suez, etc., prétendent que les hausses de l'électricité et du gaz sont inéluctables. C'est faux.

Pour le gaz d'abord, la quasi-totalité provient d'importations depuis des pays qui cherchent évidemment à négocier des prix les plus élevés possible : Norvège, Russie, Pays-Bas, Algérie, pour l'essentiel. Les clauses des contrats sont secrètes. L'actuelle proposition de loi sur les tarifs variables ne demande pas de les rendre publics.

Mais une partie assez importante (30 %, 40 % ?) provient maintenant d'autres fournisseurs (États-Unis, pays du Golfe) qui s'alignent sur les tarifs du gaz de schiste nord-américain, nettement plus bas.

GDF vend donc le gaz nettement plus cher qu'il ne l'achète. La moindre des choses serait que ses tarifs d'achat soient rendus publics et que les prix de vente du gaz baissent au lieu d'augmenter.

Quant à l'électricité, les diverses hausses reposent sur la volonté d'EDF d'augmenter de toute façon ses tarifs. Les centrales nucléaires permettent de produire de l'électricité moins chère que dans les autres pays d'Europe. EDF voudrait aligner ses tarifs sur les pays voisins et met en avant l'argument qu'il faut améliorer la sécurité des centrales. C'est exact, mais EDF aurait suffisamment d'argent pour le faire sans augmentation des tarifs.

Une autre raison est sa politique de rachat de sociétés étrangères... qu'il faut bien financer. EDF a notamment réalisé l'opération Edison, en Italie, il y a quelques mois, pour plus de deux milliards d'euros, et sa dette actuelle frôle les 40 milliards d'euros. Les clients payent.

À cela il faut ajouter les achats obligatoires par EDF du courant produit par les installations photovoltaïques et par les éoliennes à des prix prohibitifs. Cela grève la CSPE (Contribution au service public de l'électricité) qui apparaît sur les factures. La CSPE a augmenté de 60 % entre 2010 et 2012 et elle se dirige vers des sommets avec l'installation des gigantesques parcs éoliens en mer. Elle coûtera dix milliards d'euros d'installations que les promoteurs entendent bien récupérer en faisant payer les clients d'EDF.

Voilà ce qui explique les hausses passées et celles qu'on nous promet !

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