Lors de son intervention sur TF1, dimanche 9 septembre, Hollande a affirmé qu'il tiendrait l'engagement fait durant sa campagne de taxer à 75 % les contribuables ayant plus d'un million d'euros de revenu annuel. Alors que le gouvernement veut imposer des sacrifices accrus aux salariés, cette mesure est censée leur mettre du baume au coeur : les très riches seraient aussi mis à contribution...

Nous devrions tous accepter de faire des efforts, selon Hollande. Mais la crise, ce ne sont pas les salariés qui en sont responsables. Ce ne sont pas eux, mais les banquiers, le grand patronat, qui ont creusé le déficit des dépenses publiques, ce déficit qu'a invoqué Hollande sur TF1 en disant qu'« il faut trouver 33 milliards d'euros » pour le réduire.

Le comble est que, même quand il prétend demander un « effort » à des gens dont les revenus dépassent 80 000 euros par mois -- soit au moins cinquante fois plus que ce gagnent la plupart des salariés -- la mesure du gouvernement tient surtout de la poudre aux yeux.

Ainsi, les revenus dits du patrimoine, en fait ceux du capital, ne seront pas pris en compte dans le calcul retenu. Or, pour les très riches, la majeure partie des revenus proviennent, non pas de leur travail -- pour autant qu'ils en aient un -- mais de leurs placements en tous genres. Eh bien, ces derniers échapperont aux fameux 75 %... qui font d'ailleurs bien moins que ça.

En effet, il y a un autre tour de passe-passe à la clé car, compte tenu de la CSG prélevée sur ces revenus, les prétendus 75 % ne feront, au mieux, que du 67 %.

Aux États-Unis, après la Grande Dépression et au cours de la Seconde Guerre mondiale, le taux d'imposition a augmenté jusqu'à atteindre 91 % pour la tranche supérieure, concernant les plus riches. La bourgeoisie américaine n'en est pas morte, loin de là. Alors à qui Hollande, avec son trompe-l'oeil à 67 % agrémenté de très grosses exonérations, fera-t-il croire qu'il fait autre chose que de la mise en scène ?