Hôpitaux publics : Un pacte de confiance qui ne change rien12/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2302.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux publics : Un pacte de confiance qui ne change rien

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a présenté vendredi 7 septembre son « pacte de confiance pour l'hôpital ». Elle insiste sur la différence entre ses propositions et celles mises en place par le gouvernement de droite. Pourtant, au-delà de quelques différences de langage, la distinction n'a rien d'évident.

Pour elle, il n'est pas question d'abroger les deux grandes mesures prises durant les dix dernières années par la droite au pouvoir : la tarification à l'activité et la loi Hôpital santé patient territoire. Ce sont pourtant celles-ci qui ont permis de mettre artificiellement en déficit de très nombreux hôpitaux et ainsi de justifier les réductions de personnel et les fermetures de lits, de services ou même d'hôpitaux.

La principale modification législative prévue par la ministre est la réintroduction dans les textes de la notion de « service public hospitalier ». Concrètement, cela devrait entraîner l'abandon de la perspective de la « convergence tarifaire » entre privé et public, l'alignement du financement de l'hôpital public sur le privé, qui avait déjà été repoussée à 2018 par la droite elle-même. L'engagement de la ministre ne change donc rien immédiatement.

Les autres idées contenues dans le pacte de confiance semblent toutes être du même style : faire croire que « le changement c'est maintenant » tout en continuant la même politique. Marisol Touraine prétend que les moyens des hôpitaux vont augmenter grâce à une hausse de 2,7 % de l'Objectif national des dépenses d'assurance maladie en 2013. C'est en fait seulement 0,2 % de plus qu'en 2012 et moins que toutes les années précédentes.

À propos de la désertification médicale de certaines régions, elle propose d'ouvrir de nouvelles maisons médicales, mais ne dit pas où elle trouvera les médecins pour les faire fonctionner puisqu'elle renonce à toute obligation pour ceux-ci et ne parle pas non plus de mettre fin au quota de formation des médecins, le numerus clausus. En ce qui concerne l'engorgement des services d'urgences, elle n'envisage qu'une meilleure organisation et notamment la création de postes de « gestionnaires de lits » dans les hôpitaux. Il n'est donc pas question de rouvrir les lits qui ont été fermés ces dernières années. Il n'est pas question non plus d'embaucher dans les hôpitaux, la ministre ne garantit même pas le remplacement des travailleurs qui partent en retraite.

Ce gouvernement propose en fait de continuer la politique menée par la droite en modifiant juste quelques formulations. Face à la dégradation du système de santé, la seule chose qui a changé avec les élections est la couleur du gouvernement à combattre.

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