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Grèce : Des milliers de travailleurs contre l'austérité
Samedi 8 septembre, à l'occasion de la Foire internationale de Thessalonique, plusieurs manifestations ont rassemblé 30 000 personnes contre les mesures d'austérité. La veille, les représentants de la Troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI) étaient arrivés de nouveau à Athènes pour préciser les mesures nécessaires, selon eux, pour arracher 11,5 milliards d'économies aux salariés grecs, ceux de la fonction publique en particulier.
Quatre jours plus tôt, le journal anglais The Guardian avait fait paraître des extraits d'une lettre de la Troïka aux ministres des Finances et du Travail grecs, leur demandant d'introduire dans le Code du travail davantage de flexibilités, en imposant par exemple une semaine de six jours au lieu de cinq, la réduction du temps de repos obligatoire par jour, etc.
Les manifestations ont donc rassemblé beaucoup de manifestants en colère dans le cortège des syndicats du public (ADEDY) et du privé (GSEE), et dans celui, toujours à part, du PAME, tendance syndicale du PC grec. Même les policiers ont manifesté le matin pour protester contre la diminution de leurs salaires.
D'après un rapport du Centre national d'études sociales grec, en deux ans, les revenus des travailleurs ont été réduits de 13,2 milliards d'euros et 900 postes de travail sont supprimés chaque jour. Le chômage, passé officiellement de 23,5 % en mai à 24,4 % en juin, touche une personne sur quatre, et plus d'un jeune sur deux (55 %). En Grèce du Nord, les syndicats l'estiment à 30 %.
Entre exigences de la Troïka et démentis ou atermoiements du gouvernement, les annonces pleuvent sur les travailleurs grecs, depuis le recul de l'âge de la retraite à 66 ans jusqu'à la réduction des pensions de retraite supérieures à 600 ou 700 euros, en passant par les licenciements de fonctionnaires (150 000 d'ici à 2015) et des coupes de 35 % dans les salaires des entreprises publiques. Tout cela pour recapitaliser les banques et rembourser des dettes publiques auprès d'entreprises privées, alors que les services publics sont démantelés et celui de la santé dans un état critique : il manque, au niveau national, 20 000 infirmiers et 6 000 médecins et des heures supplémentaires de garde n'auraient pas été payées depuis sept mois. Même les organisations syndicales des militaires protestent contre la réduction des salaires et des retraites.
Les 12 et 13 septembre, des grèves et des manifestations sont déjà prévues chez les enseignants, dans les mairies pour protester contre la réduction des subventions aux collectivités locales. La protestation continue donc, malheureusement toujours en ordre dispersé jusqu'à ce que, peut-être, les exigences de la Troïka se chargent de faire l'unité contre elles.