Cisjordanie : Les manifestations populaires se multiplient12/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2302.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cisjordanie : Les manifestations populaires se multiplient

Des manifestations populaires se sont multipliées dans les grandes villes de Cisjordanie : Hébron, Ramallah, Bethléem et Naplouse. En cause, la vie chère et un taux de chômage très élevé, en particulier chez les jeunes, touchant plus du quart de la population active.

La colère a commencé à s'exprimer quand l'Autorité palestinienne a décidé une augmentation d'environ 8 % des prix de l'essence et des combustibles. Et ces produits ne sont pas les seuls à subir des hausses. Les prix des denrées alimentaires sont eux aussi emportés par une même spirale, alors que les salaires ne suivent pas ou ne sont pas intégralement versés, comme c'est le cas pour les milliers de fonctionnaires.

Lundi 10 septembre, les chauffeurs des transports publics ont bloqué les routes. Ce même jour, les manifestations se sont multipliées dans les grands centres urbains où de nombreux manifestants réclamaient la démission du Premier ministre, Salam Fayyad, une première dans cette région où les colères populaires sont d'abord dirigées contre Israël qui mutile le territoire et étouffe son économie.

La population de Cisjordanie n'ignore certes pas les difficultés que rencontre l'Autorité palestinienne. Les dons en provenance des pays du Golfe ont nettement baissé. Les puissances occidentales, qui s'étaient engagées à soutenir financièrement l'Autorité palestinienne, doivent à ce jour 1,2 milliard de dollars, dont 200 millions pour les seuls États-Unis. Ce manque de liquidités, sur un budget annuel de quatre milliards, est la cause avancée pour justifier les reports réguliers dans le paiement des 154 000 fonctionnaires. À cela s'ajoute évidemment la mise sous tutelle permanente de l'économie palestinienne par Israël. La colère de nombreux manifestants ne s'en exprime pas moins contre une Autorité palestinienne, aujourd'hui déconsidérée et accusée de corruption et de collusion avec l'occupant israélien.

Dans cette situation, l'Autorité palestinienne a demandé à Israël la révision d'un accord économique qui détermine depuis dix-huit ans les droits de douane et les taux d'imposition. Il s'agit de l'accord économique de Paris, signé lors des accords d'Oslo, et qui définit ce qu'auraient dû être les contours d'une union douanière entre Israël et les Territoires palestiniens. Toujours appliqué en faveur d'Israël, cet accord n'a jamais donné aux Palestiniens le droit de signer librement des accords commerciaux avec d'autres États, ou bien d'avoir accès au marché israélien, alors que ces possibilités avaient été actées lors de la signature du protocole.

C'est à juste titre que les manifestants de Cisjordanie s'en prennent à une Autorité palestinienne qui les représente bien mal. Mais à travers elle, il s'agit aussi de faire reculer les donneurs d'ordre de cette même Autorité palestinienne que sont aujourd'hui les puissances occidentales, et en particulier le gouvernement israélien.

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