ArcelorMittal -- Florange : Le silence du patron et du gouvernement12/09/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/09/une2302.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal -- Florange : Le silence du patron et du gouvernement

Aux syndicats venus rencontrer le nouveau gouvernement en juin dernier, Montebourg avait promis la nomination d'une mission d'expertise sur l'avenir de l'usine ArcelorMittal de Florange, en Moselle. Une manière de noyer le poisson et de gagner du temps.

Fin juillet, le rapport demandé à un certain Faure a donc été remis au gouvernement. Il conclut que l'ensemble du site intégré de Florange -- hauts-fourneaux, aciérie et laminoirs -- est « viable, fiable et rentable » à condition que le groupe investisse entre 450 et 600 millions dans les cinq ans à venir, moins d'une centaine de millions par an. Autant dire rien pour le richissime groupe ArcelorMittal.

Comme l'a relevé le responsable de la CGT, c'est le troisième rapport qui arrive à la même conclusion : « La stratégie du groupe est davantage marquée par des contraintes financières de court terme que par des considérations industrielles de long terme. » Retour donc à la case départ...

ArcelorMittal le proclame lui-même : les hauts-fourneaux et l'aciérie de Florange sont à l'arrêt parce qu'il a choisi de faire fonctionner à plein régime les installations les plus rentables du groupe. Les autres sont maintenues à l'arrêt, les salaires étant payés au moyen du chômage partiel. Et ArcelorMittal gagne en plus de l'argent -- près de 11 millions en 2011 -- en revendant les quotas de CO2 non utilisés !

Le PS sait tout cela mieux que quiconque, lui qui dirige bon nombre de communes du secteur ainsi que la région lorraine. Montebourg voulait juste gagner du temps avec la mission d'expertise car il n'est pas question pour lui d'imposer à ArcelorMittal de remettre en route les installations de Florange et d'arrêter de supprimer des emplois. Et pourtant, le gouvernement ne manque pas de moyens de pressions contre ce groupe gavé d'argent public.

Depuis la publication du rapport Faure, le ministre a rencontré la direction d'ArcelorMittal, et puis plus rien, silence radio.

Les syndicats dénoncent le silence du gouvernement et de la direction d'ArcelorMittal. Ils ont repris les opérations coup de poing et se font entendre.

Pour imposer la remise en route de hauts-fourneaux et le maintien des emplois, mieux vaut compter sur la mobilisation que sur les coups de menton de Montebourg.

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