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Leur société
Universités : Étudier, ça se paye, et cher
Selon le syndicat étudiant l'UNEF, trente universités dépassent les frais de scolarité autorisés.
Les tarifs d'inscription en faculté ou en école d'ingénieur sont déterminés conjointement par les ministres du Budget et de l'Enseignement supérieur. La Sécurité sociale mise à part, ils sont de 181 euros annuels en licence, 250 en master, 380 en doctorat et de 596 en école d'ingénieurs.
Pour détourner la règle, certaines universités proposent des services complémentaires payants, dits facultatifs, qui donnent accès notamment à l'informatique, à la bibliothèque, ainsi qu'à des bases de données. L'UNEF dénonce six universités où les frais dépassent les 400 euros et peuvent aller jusqu'à 800 euros. Par ailleurs, des universités ont inventé les diplômes non reconnus par l'État, pour lesquels les frais peuvent être fixés librement. Ces diplômes foisonnent et peuvent atteindre 9 000 euros pour un master de sciences à Aix-Marseillle, ou encore 15 000 euros pour un master de droit à Paris-II.
La ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, n'a pas manqué d'affirmer qu'elle prévoyait de « dépêcher dans les meilleurs délais une mission de l'Inspection générale pour recenser ces pratiques illégales et trouver les voies de leur disparition ». Mais même si cela était, il y aurait toujours la hausse tout à fait légale des frais de scolarité.
L'augmentation des frais de scolarité universitaire est symptomatique de la sélection sociale qui s'opère à l'école et qui s'accroît à l'université. Le président de l'Institut de l'administration des entreprises de Grenoble ne fait pas de détour pour se justifier : « Nous appliquons la loi mais nous n'avons pas envie que nos étudiants aient accès à la formation du pauvre par rapport aux étudiants d'écoles de commerce qui ont déjà accès à ce genre de services. »