STMicroelectronics (agglomération de Grenoble) : Des cadeaux, que des cadeaux15/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2298.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics (agglomération de Grenoble) : Des cadeaux, que des cadeaux

Un récent rapport publié par la chambre de commerce et d'industrie de Grenoble sur l'Analyse de l'impact de STMicroelectronics (fabricant de composants semi-conducteurs) sur l'emploi et le pôle économique Grenoble-Isère se veut un apport pour tous ceux qui défendent l'idée que les entreprises du pays, et donc ceux qui les possèdent, n'ont pas une vie facile. En conclusion, elles doivent donc être aidées.

Aux dires des auteurs du rapport, les profits des entreprises de ce secteur d'activité ont tendance à baisser, car il nécessite des équipements de plus en plus onéreux : quatre milliards d'euros d'équipement ont été investis dans l'usine ST de Crolles, 4 000 salariés y travaillent, donc l'emploi de chaque salarié nécessite un investissement d'un million d'euro.

Et si le lecteur est attendri par tant de problèmes, il pourra être rassuré par les recettes mises en avant pour contrer cette baisse des profits, comme la création des pôles de compétitivité, qui fait bénéficier ST des travaux de laboratoires publics, principalement le CEA, de l'augmentation du crédit impôt recherche, ou de la suppression de la taxe professionnelle. Pour exemple, ST a reçu 200 millions d'euros de crédit impôt recherche en 2009.

Pour ce qui est de la taxe professionnelle, en vigueur jusqu'en 2010, alors que l'usine aurait dû payer une centaine de millions d'euros par an depuis 2006, le rapport souligne que, « compte tenu de l'importance de ces montants, STMicroelectronics a bénéficié d'un dispositif de plafonnement et n'a payé en réalité qu'une partie de cette taxe professionnelle, l'autre partie a été prise en charge par l'État », sans qu'en soit précisée la hauteur, par pudeur peut-être.

Le rapport indique qu'il n'y a pas moins de huit programmes d'aides publiques, nationales ou européennes, en faveur de ST. Aucun chiffre n'est cité, mais on sait que l'usine de Crolles a reçu environ un milliard d'euros de subventions de l'Europe, de l'État et des collectivités locales - la plupart dirigées par le Parti socialiste.

Face à la fable des « aides en faveur de l'emploi », il faut rappeler que cette société a quasiment fermé une usine à Rennes il y a une dizaine d'années et vient de licencier 600 salariés dans le monde.

Le rapport ne précise pas non plus les salaires insuffisants des opérateurs pour boucler les fins de mois, ni l'augmentation des profits des actionnaires chaque année, 360 millions d'euros versés en 2011, tandis que cette même année le salaire du PDG a augmenté de 73 %, pour atteindre trois millions d'euros.

C'est dire que l'impact de STMicroelectronics sur l'emploi et le salaire est loin d'être positif. Seul remède : imposer l'interdiction des licenciements et l'échelle mobile des salaires, avant de dessaisir les capitalistes de la direction des entreprises.

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