Groupe Doux : Les bénéfices passés devraient servir à maintenir salaires et emplois15/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2298.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Doux : Les bénéfices passés devraient servir à maintenir salaires et emplois

Suite à la décision de liquidation du Pôle frais du groupe volailler Doux, cinq offres de reprise partielle ont été déposées, vendredi 10 août, auprès du tribunal de Quimper. Une sixième offre, non recevable en l'état, concernait le site de Graincourt, dans le Pas-de-Calais. Doux conserverait le site de Pleucadec, dans le Morbihan.

Pour le reste du Pôle frais, les repreneurs ne s'engagent qu'à maintenir entre 450 et 500 emplois sur les 1 707 existants. Les sites de Pontet dans le Vaucluse et de Blancafort dans le Cher n'ont fait l'objet d'aucune offre et seraient donc menacés de fermeture. Le tribunal de Quimper devrait trancher sur toutes ces offres au début septembre.

Pour le reste des activités du groupe, la période qualifiée d'observation est prolongée jusqu'aux 30 novembre. Mais les salariés n'ont aucune garantie sur la suite. Les syndicats CGT et FO du site de Châteaulin contestent juridiquement cette façon de faire, ce qui n'empêche pas le ministre délégué à l'Agro-alimentaire Guillaume Garot, maire socialiste de Laval, de s'estimer satisfait en déclarant : « Nous avons frôlé le précipice social et industriel, et aujourd'hui nous avons des offres qui préservent l'avenir. » Les travailleurs apprécieront, eux qui vont subir un plan qui laisse un millier d'entre eux sur le carreau. Les syndicats le qualifient de dépeçage par des groupes industriels qui cherchent avant tout une reprise aux conditions les plus avantageuses possible... pour eux.

Le groupe Doux fait état de ses 430 millions de dettes pour tenter de justifier les suppressions d'emplois. Mais il n'était pas une petite entreprise frappée par la crise ! Il était le premier producteur européen de volailles et l'un des premiers exportateurs. Pendant de nombreuses années, il a accumulé des profits, grâce au travail de ses salariés et à de plantureuses subventions publiques. Charles Doux, son dirigeant, peut même se vanter d'avoir accumulé une fortune personnelle de 330 millions ! Et l'un des repreneurs annoncés, Sofiproteol, trust des huiles et protéines végétales dont le dirigeant est le président du syndicat agricole FNSEA, a réalisé pour sa part un chiffre d'affaires de plus de 6 milliards d'euros en 2011. Autant dire que de l'argent, il y en a, qui devrait servir à maintenir tous les emplois et tous les salaires des travailleurs du groupe Doux ainsi que des milliers de sous-traitants.

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