Caisse d'allocations familiales - Mantes-la-Jolie (Yvelines) : Désespéré, il s'immole par le feu15/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2298.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Caisse d'allocations familiales - Mantes-la-Jolie (Yvelines) : Désespéré, il s'immole par le feu

Il faut être vraiment désespéré pour s'immoler par le feu comme l'a fait un homme dans les locaux de la Caisse d'allocations familiales de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, mercredi 8 août.

Parce que l'employée de la CAF lui expliquait que, s'il ne touchait plus le RSA depuis plusieurs mois, c'était parce qu'il lui manquait un document, un homme d'une cinquantaine d'années s'est aspergé d'un liquide inflammable et y a mis le feu. Malgré l'intervention rapide d'un allocataire, l'homme est décédé dimanche 12 août à l'hôpital Saint-Louis où il avait été transporté.

Profondément choqués, les employés de la CAF savent que de tels drames peuvent se produire. Avec la misère grandissante liée au chômage et à la précarité, le désespoir peut conduire à de tels actes.

La ministre déléguée chargée de la lutte contre l'exclusion a expliqué que ce drame « rappelle qu'il est important d'éviter toute rupture dans le suivi des personnes et qu'il est indispensable d'accompagner chacun de manière continue ». Mais pour cela encore faudrait-il qu'il y ait du personnel en nombre suffisant et que les procédures pour toucher le maigre RSA ne soient pas aussi intraitables. De son côté Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a « fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d'une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduite à un geste tragique. » Seulement, les « difficultés de la vie » ne relèvent pas de la fatalité, mais sont les conséquences directes d'une société profondément injuste et inégalitaire.

Pendant qu'une minorité continue de s'enrichir sur le dos de la majorité de la population, condamnant de plus en plus de travailleurs au chômage, certains n'ont que des revenus de misère, quand ils n'en sont pas tout simplement privés. Et ce n'est pas la politique de réductions d'effectifs menée depuis des années dans toutes les caisses de la CAF, entraînant le retard dans le traitement des dossiers, des courriers ou des déclarations de RSA, qui peut permettre de résoudre rapidement des situations comme celle vécue par l'allocataire décédé.

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