- Accueil
- Lutte ouvrière n°2297
- Délocalisation d'un centre d'appels du STIF : Discours cocardiers et travailleurs sacrifiés
Leur société
Délocalisation d'un centre d'appels du STIF : Discours cocardiers et travailleurs sacrifiés
80 travailleurs de la société Webhelp sont menacés de licenciement, à Fontenay-le-Comte et à Saint-Avold. Elle vient de perdre le marché du centre d'appels du STIF, l'organisme public de transports en Ile-de-France, qui gère les appels concernant la carte solidarité transport. L'appel d'offres du STIF a été remporté par une société concurrente, B2S, qui aurait décidé de confier le contrat à son centre d'appels marocain.
Cette décision, une fois ébruitée, a provoqué la mise en cause des dirigeants socialistes : Huchon, président le conseil régional d'Île-de-France et à ce titre patron du STIF, mais également Montebourg, qui s'était indigné des délocalisations des services clients des opérateurs téléphoniques. Tous deux se sont défendus, mettant en cause la réglementation des appels d'offres publics qui impose d'accorder tout marché au mieux-disant.
Tout ceci relève du théâtre. Webhelp, dont la moitié des centres d'appels est à l'étranger, notamment au Maroc, n'est ni plus ni moins française que B2S, qui possède sept centres d'appels en France. Ce patriotisme économique est uniquement une affaire de circonstances et de gros sous. Les deux entreprises avaient signé d'ailleurs ensemble début juillet un appel à Montebourg, promettant le retour des centres d'appels en France... à condition qu'on les laisse taxer à 60 centimes par minute les appels des clients.
La seule mesure qui pourrait garantir une utilisation correcte de l'argent public, c'est que le STIF embauche directement ces salariés, au lieu de s'en remettre aux margoulins de sociétés de services privées. Et en attendant, il serait urgent d'interdire à Webhelp, troisième opérateur français de centres d'appels, de mettre ses salariés sur le carreau.