Autoroutes : Automobilistes et salariés pressurés10/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une2297.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Autoroutes : Automobilistes et salariés pressurés

Cet été, quelle que soit la circulation, tous les week-ends étaient « noirs »... pour le porte-monnaie des automobilistes, en raison du prix de l'essence et des péages.

On savait déjà que les compagnies pétrolières peuvent transformer le sans-plomb en or, mais le racket des sociétés autoroutières n'a rien à envier à cette alchimie. Ainsi, un trajet aller Paris-Nice (932 km), coûte pour un véhicule de taille moyenne 122 euros en essence et 72,50 euros de péages. Soit près de 200 euros.

Déjà prohibitif, le tarif des péages a augmenté en 2012 en moyenne de 2,6 %, soit plus que l'inflation officielle de 2,1 % et bien plus que les salaires de la plupart des vacanciers.

Au départ, l'instauration de péages autoroutiers était censée être provisoire. Puis, l'État les a maintenus, sous prétexte de financer la construction de nouvelles autoroutes. Ces autoroutes ont été construites et largement amorties... mais les péages sont restés. Puis en 2001, le gouvernement Jospin a entamé la privatisation des autoroutes, achevée en 2005 par Villepin pour le plus grand bonheur de Vinci et Eiffage.

Les salariés des sociétés de péages sont les autres victimes de la soif de profit des autoroutiers. Ainsi, ceux de l'ASF (Vinci) de Rivesaltes ont fait grève récemment. Ils dénonçaient en particulier les suppressions d'emplois : « L'automatisation à outrance des péages a généré une diminution drastique des effectifs : 1 400 emplois supprimés sur l'ensemble des ASF », expliquait le délégué régional CGT.

Le milliardaire Pinault, actionnaire de Vinci, n'aime manifestement pas les grèves, comme en a témoigné un militant syndical : « Impossible aujourd'hui d'approcher des barrières de péage, ne serait-ce que pour distribuer des tracts, sans risquer le licenciement immédiat. »

Racket des vacanciers, intimidation des salariés, cela rapporte ! Ainsi, alors que dans le même temps le trafic n'a crû que de 0,6 %, Vinci Autoroutes a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires de 4,4 milliards d'euros, en hausse de 3,5 % et un bénéfice de 820 millions d'euros.

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