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- Lutte ouvrière n°2297
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Leur société
Assistance publique -- Hôpitaux de Paris : Selon que vous serez riche ou pauvre...
L'AP-HP vient de signer un accord avec une dizaine de pays du Moyen-Orient. Elle accueillera des malades venant de ces pays pour une consultation ou pour une intervention chirurgicale... à des tarifs supérieurs à ceux de la Sécurité sociale. Il s'agit bien sûr d'une clientèle de riches. L'AP-HP justifie cet accord par le besoin de trouver plusieurs millions pour payer ses dettes.
Les difficultés financières des hôpitaux publics, accentuées par la politique d'austérité, les obligent à trouver d'autres ressources, et cette contribution pourrait réduire leur déficit, qui passerait selon l'AP-HP de 90 millions d'euros en 2011 à 73,7 millions en 2012.
7 500 personnes venant de l'étranger se font déjà soigner dans les hôpitaux parisiens chaque année, et c'est tant mieux. Mais là, la première préoccupation n'est pas de soigner, mais d'encaisser. Cette décision est dans la droite ligne d'une politique qui veut que la santé devienne une entreprise capitaliste rentable, et même très rentable. Un des directeurs de l'AP-HP s'est défendu en déclarant : « On n'a pas vocation à devenir un hôpital privé. » C'est tout simplement mensonger : les consultations privées existent depuis bien longtemps dans les hôpitaux publics et les plus fortunés passent devant les autres en payant le prix fort.
C'est bien pour le même impératif du profit que l'on peut attendre plusieurs mois pour une consultation chez un spécialiste ou pour une opération quand on ne peut pas payer les dépassements d'honoraires. Ce même directeur déclare que « les patients français ne seront pas lésés. Ils seront prioritaires et surtout ne se rendront compte de rien. » Mais bien des patients, quelle que soit leur nationalité, se rendent déjà bien compte que la priorité est donnée aux plus riches.
Alors, cet accord fera sans doute rentrer quelques millions de plus dans les caisses de l'AP-HP, mais il est un témoignage de plus de l'existence d'une médecine à deux vitesses, mettant à l'écart les patients d'origine modeste pour s'occuper des plus riches, qu'ils viennent du Moyen-Orient ou qu'ils soient bien de chez nous.