Zone euro : La crise financière s'approfondit01/08/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/08/une-2296.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Dans le monde

Zone euro : La crise financière s'approfondit

Un mois seulement après le dernier sommet européen des 28 et 29 juin, la crise de la zone euro a connu un nouveau rebondissement.

Dépassés les 100 milliards d'euros promis par l'Europe pour venir au secours des banques espagnoles en difficultés. Désormais, c'est l'État espagnol lui-même, devenu la principale cible des spéculateurs, qui est sur la sellette.

Le 23 juillet, ses difficultés économiques et financières ont provoqué un début de panique sur les marchés financiers. Les cours des Bourses du monde se sont effondrés, les taux d'intérêt des emprunts de l'État italien et surtout de l'État espagnol se sont envolés, accroissant du même coup le risque qu'ils ne puissent plus se financer et soient contraints d'appeler les autres États de la zone euro à leur secours.

En raison de ce risque, le même jour, Moody's plaçait les Pays-Bas, le Luxembourg et l'Allemagne, trois États bénéficiant jusque-là de la meilleure notation financière, le fameux triple A, « sous perspective négative », invitant donc les dits investisseurs -- essentiellement les banques -- à renchérir leurs prêts aux États.

Le 26 juillet, Mario Draghi, s'adressant, si l'on en croit la presse, à un parterre d'investisseurs, réagissait en déclarant que la BCE était « prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro ». Le lendemain, Hollande et Merkel faisaient savoir, ensemble, qu'ils étaient « déterminés à tout faire » pour protéger l'intégrité de la zone euro. Ces déclarations ont suffi à calmer, pour un temps, le jeu. Elles laissaient entendre qu'une intervention commune des États européens et de la Banque centrale européenne sur le marché des obligations espagnoles et italiennes pour contrer la spéculation et faire baisser les taux était en préparation. Les taux d'intérêt imposés à l'Espagne et à l'Italie ont alors un peu reculé. Les Bourses sont reparties à la hausse. En attendant le prochain mouvement de panique.

Car rien n'est réglé. D'abord parce que cette idée d'une intervention des États européens et de la BCE sur le marché de la dette d'États en difficulté est loin de faire l'unanimité parmi les gouvernements de la zone euro et risque donc de rester lettre morte... Ensuite parce cette intervention n'a pas d'autre but que de sauver la mise des banques européennes -- allemandes, françaises, etc -- qui ont des milliards d'euros investis en Espagne et en Italie et mille liens avec les banques de ces pays. Enfin parce que ce nouvel épisode d'aggravation de la crise va servir de prétexte pour imposer aux populations de nouvelles mesures d'austérité qui ne pourront qu'aggraver encore le chômage et la pauvreté.

Face à cette crise qu'ils ont provoquée, qu'ils entretiennent et qui les nourrissent, les banquiers, et derrière eux les gouvernements, n'ont pas de solution. Pour préserver leurs richesses, voire pour s'enrichir encore, ils pillent les budgets publics grâce à l'endettement des États, et, de plan d'austérité en plan d'austérité, ils rançonnent les populations. Ce faisant, ils plongent l'économie et la société tout entière dans la crise. Ils jouent, sciemment, avec le feu, comme si c'était pour eux « après nous le déluge »... ou l'explosion sociale.

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