Depuis la condamnation du groupe Lohmann & Rauscher à payer les salaires et à leur fournir à nouveau du travail, chacun des 52 salariés de Sodimédical guettait le virement sur son compte. Le groupe allemand, ayant été condamné à payer sous huit jours à compter de la notification, cela repoussait le règlement, au plus tard, au matin du samedi 21 juillet. Mais L&R a attendu une semaine entière pour envoyer une déclaration à la presse, disant qu'il ne paierait pas puisque la maison-mère allemande « n'a pas, à ce jour, été notifiée régulièrement ». Avec cynisme il s'en remet « à la médiation engagée sous l'autorité du ministère du Travail et du Redressement productif ». Comme si l'intervention d'un médiateur devait l'exonérer d'exécuter une condamnation judiciaire ! Le médiateur est aux abonnés absents depuis l'unique entrevue.

L&R compte ainsi retarder le plus longtemps possible tout versement ainsi que celui des 1 400 euros d'astreinte par jour de retard à chacun des salariés (400 pour les salaires et 1 000 pour le travail). Il attend la traduction des arrêts de la cour d'appel et l'intervention d'un huissier. Cela représente plus de 10 000 euros que les salariés ignoraient être contraints de devoir payer pour obtenir que la condamnation soit effective, eux qui sont privés de tout salaire depuis neuf mois.

Alors que lundi 23 juillet ce devait être la reprise du travail par des salariés ayant enfin un compte bancaire sorti du rouge, l'assemblée n'a pu que constater la crapulerie de ce groupe qui continue d'accumuler des profits en répondant aux appels d'offres des hôpitaux, cliniques et laboratoires. L'huissier envoyé par les salariés au siège en Allemagne ne devant intervenir que le jeudi 2 août, les salaires ne devraient pas être versés avant le jeudi suivant, alors que la direction de Sodimédical a prévenu les salariés que leurs congés commençaient au soir du 3 août.