L'encadrement des loyers : Beaucoup de bruit pour rien11/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2293.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L'encadrement des loyers : Beaucoup de bruit pour rien

La ministre du Logement, Cécile Duflot, a annoncé au nom du gouvernement un projet de décret encadrant les loyers dans le parc privé lors des relocations et des renouvellements triennaux des baux pour les locataires restant en place.

Seuls les locataires de 1 500 communes seraient concernés, dans des villes, grandes et petites, qui ont vu les loyers augmenter de plus de 50 % en dix ans. D'après le ministère du Logement lui-même, ces locataires sont obligés de consacrer de 30 à 40 % de leur revenu pour payer leur loyer, sans compter les charges.

Pourtant même dans les communes où les prix ont le plus augmenté, le décret de Duflot est loin de bloquer ces loyers. Il se contente d'encadrer les hausses puisque celles-ci pourront continuer en suivant l'inflation et un indice de référence des loyers.

Et, pour le plus grand bien des bailleurs, ce décret autorise des dérogations pour des hausses supérieures : possibilité de réajuster les loyers en fonction de ceux pratiqués dans le voisinage et si le propriétaire réalise des travaux dans le logement ou les parties communes de l'immeuble, il pourra augmenter le loyer d'un montant de 15 % du coût de ces travaux...

Dès l'annonce de ce décret, qui doit encore être validé par le Conseil d'État pour être applicable, toutes les associations de propriétaires ont hurlé à la spoliation !

L'ex-ministre UMP du Logement, Benoist Apparu, a fait chorus avec elles en estimant « cette mesure absurde, car les investisseurs vont se détourner de ces marchés et donc réduire l'offre de location ». Comme si cela n'était pas déjà le cas. Des centaines de milliers de logements restent vides parce que leurs propriétaires choisissent de ne pas les louer à des tarifs accessibles aux personnes ayant des petits et moyens revenus.

Seules des contraintes contre les propriétaires, la réquisition des logements inoccupés, la baisse des loyers spéculatifs et la construction massive de logements par l'État, permettrait de résoudre le manque dramatique de locations.

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