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- Lutte ouvrière n°2293
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Dans les entreprises
Hôpital Beaujon -- Clichy (Hauts-de-Seine) : Un succès pour mieux aborder la période d'été
À l'Assistance publique, il n'y a pas de treizième mois. Une prime en tient à peu près lieu. Elle est dite « de service » parce qu'elle est liée à la note administrative et aux absences de tous ordres. Elle est versée en deux fois dans l'année, en juin et décembre. C'est dire si les paies de ces deux mois sont attendues avec impatience.
À l'hôpital Beaujon (Clichy, Hauts-de-Seine), ce sentiment s'est changé en colère quand beaucoup d'entre nous ont découvert que notre salaire de juin 2012 était nettement inférieur à celui de juin 2011. Le manque à gagner pouvait aller jusqu'à 200 euros. Belle manière de nous souhaiter de bonnes vacances !
Comprendre d'où venait cette amputation de notre salaire n'a pas été chose aisée. Depuis quelques années la direction sous-traite l'élaboration et l'édition des fiches de paie. En conséquence, celles-ci ne nous parviennent qu'avec des semaines de retard. Pour ajouter à l'opacité ainsi créée, le service de la paie n'est plus ouvert que deux après-midi dans la semaine : restructurations obligent !
Malgré tout, il est vite apparu que la prime de service était responsable en grande partie de la diminution de nos salaires. Mardi 3 juillet, une délégation de 150 à 200 salariés est montée à la direction des ressources humaines exiger que le barème des primes de service de juin 2011 soit rétabli. Le directeur a bien essayé de justifier cette mesure en disant qu'avant la loi Bachelot et la constitution des Groupes hospitaliers, chaque direction d'hôpital utilisait ses propres critères pour établir les primes. À Beaujon, un petit coup de pouce était donné par ce biais aux bas salaires. Désormais, le barème de Beaujon devait s'aligner sur celui des quatre autres établissements du Groupe des hôpitaux du Nord-Val-de-Seine. Il a aussi prétexté que les paies étaient parties et qu'il ne pouvait plus intervenir. Mais, devant notre exaspération, il a annoncé qu'il en référerait à l'administration centrale et nous donnerait réponse deux jours après.
Et le jeudi 5 juillet, devant le même nombre d'agents toujours aussi mécontents, le directeur a fini par annoncer que les primes de juin 2012 seraient recalculées selon le barème de juin 2011 comme nous le demandions.
Non seulement le semestre s'achève sur un succès, mais nous avons pu mesurer deux choses. Les primes sont des armes de la direction pour faire varier nos salaires dans le plus total arbitraire. Et au-delà, cela nous a rappelé que l'État, dans sa recherche d'économies, prépare d'autres attaques plus brutales encore contre notre niveau de vie et qu'il faudra y réagir sans attendre.