De la TVA sociale de Sarkozy à la CSG sociale de Hollande : Une mesure inique chasse l'autre11/07/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/07/une2293.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

De la TVA sociale de Sarkozy à la CSG sociale de Hollande : Une mesure inique chasse l'autre

Dans son discours d'ouverture de la « Grande Conférence sociale », Hollande a expliqué qu'il fallait « trouver de nouveaux modes de financement de la protection sociale pour qu'ils ne pèsent pas seulement sur le travail ». La compétitivité des entreprises est le deuxième des « trois grands défis que nous devons relever collectivement, a-t-il ajouté, juste après le redressement des comptes, et avant l'emploi ».

À l'occasion de cette « grande conférence sociale », Ayrault a annoncé la nomination de Louis Gallois, ancien patron d'EADS -- et « classé à gauche », précise la presse -- à la tête d'une « mission sur la compétitivité de nos entreprises, afin de préparer la mise en oeuvre d'actions concrètes, d'ici à la fin de l'année ».

À la veille de la « grande conférence sociale, lors d'une intervention devant un parterre d'économistes, le même Louis Gallois avait donné une idée de ces «actions concrètes » en affirmant l'urgence d'un « choc de compétitivité ». « Il faut que ce choc soit assez massif, avait-t-il ajouté, et qu'il porte sur les cotisations sociales... Il s'agit de transférer 30 à 50 milliards pour avoir un effet significatif ».

Au lieu de la TVA sociale, on aurait donc avec la gauche la CSG sociale ? Mais l'augmentation de la CSG par Hollande ne serait pas moins « antisociale » que l'augmentation de la TVA par Sarkozy.

Lors de la création de la CSG par Rocard, Premier ministre de Mitterrand en 1991, son taux était de 1,1 %. D'augmentation en augmentation, par les gouvernements de gauche comme de droite, elle atteint aujourd'hui 7,5 % sur les salaires. En 1991, elle représentait 3,2 % des recettes de la Sécurité sociale. Elle en représente aujourd'hui 20 %. En 2011 elle a rapporté plus de 88 milliards d'euros, plus que l'impôt sur le revenu (50 milliards d'euros) et plus du double de l'impôt sur les sociétés (41,9 milliards). Ces milliards de la CSG remplacent déjà des cotisations que les patrons auraient dû verser. Et, en plus, ces derniers bénéficient chaque année de 30 milliards d'exonérations sur les cotisations restantes.

Mais le patronat en redemande.

Au gouvernement, l'appel, apparemment, a été entendu.

Rien n'est encore décidé. Mais les déclarations de Hollande comme celles d'Ayrault ne laissent aucun doute sur leurs intentions.

Un point supplémentaire de CSG rapporte 11 milliards d'euros et se traduit par une baisse d'1 % de leur salaire net pour les travailleurs. Or, selon Le Canard Enchaîné du 11 juillet, les services du gouvernement travaillent sur une hausse de la CSG comprise entre 2 et 4 points. Un point supplémentaire de CSG rapportant 11 milliards d'euros, cela se traduirait par 22 à 44 milliards de baisses de cotisations sociales pour les patrons, et pour les travailleurs par une baisse de 2 à 4 % de leur salaire. En fait de choc, il serait surtout pour eux.

Partager