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Leur société
Gaz, électricité : Aucune hausse ne doit avoir lieu
La forte hausse du gaz d'abord annoncée a été, semble-t-il, remise à plus tard. En revanche pour l'électricité, elle est maintenue à 2 %.
En ce qui concerne le gaz, le gouvernement précédent de Sarkozy avait déjà reporté une hausse prévue en octobre dernier. Il s'agissait alors de ne pas mécontenter les électeurs.
C'est un raisonnement similaire qui prévaut avec le nouveau gouvernement socialiste. Le ministre de l'Économie, Moscovici, a annoncé que la décision définitive serait prise « dans les jours qui viennent » et qu'à cause du « déficit du pouvoir d'achat, je crois qu'il ne faut pas frapper trop les couches populaires et les couches moyennes ». Fort bien, on verra ce qu'il en sera dans quelques jours.
Le PDG de Gaz de France Suez avait déjà protesté et réclamé l'avis du Conseil d'État, dans l'espoir d'annuler le gel des tarifs. Il prétend que son groupe, qui ne demande qu'à répercuter les hausses imposées par les fournisseurs étrangers, ne gagne pas d'argent dans la distribution de gaz.
Il peut sembler curieux et tout à fait inhabituel que deux gouvernements successifs, l'un de droite et l'autre de gauche, modèrent les appétits d'un des trusts principaux du pays. Mais après tout l'attente demandée à GDF Suez n'est rien en comparaison de tout ce que l'État lui a accordé précédemment.
Car tout de même c'est bien l'État qui a accepté de brader Gaz de France au groupe Suez et c'est ce même État qui, auparavant, avait accepté de lui céder pour pas grand-chose les centrales hydroélectriques sur le Rhône, permettant ainsi à Suez de devenir producteur d'électricité sur le territoire français. C'est dire qu'aujourd'hui le gouvernement ne demande qu'un petit geste en contrepartie de gros cadeaux.
Pour le moment GDF Suez, qui par ailleurs croule sous les bénéfices, va peut-être devoir attendre. Et encore ce n'est pas certain.
En ce qui concerne l'électricité, on nous présente la hausse de 2 % comme la résultante de deux facteurs. D'une part l'augmentation du coût de l'acheminement de l'électricité, imposé par sa filiale ERDF, et d'autre part la hausse de la CSPE, contribution au service public de l'électricité, baptisée ainsi parce qu'à l'origine elle servait de péréquation en faveur de régions mal desservies (la Corse par exemple). Mais aujourd'hui cette CSPE sert de fourre-tout où l'on trouve nombre de dépenses, dont les rachats à des fournisseurs en électricité photovoltaïque et éolienne.
Hausse du gaz en discussion ou hausse de l'électricité maintenue : de toute façon elles sont injustifiées au regard de la baisse de pouvoir d'achat d'une partie importante de la population.