Jeudi 14 juin, plusieurs centaines de salariés des Services financiers de La Poste (ex-Chèques postaux) ainsi que de différents centres postaux de Paris étaient rassemblés au Palais de justice de Paris pour protester contre la politique de La Poste.

Le centre financier de La Poste de Paris Bourseul, qui travaille pour la Banque postale, emploie 1 360 personnes. Suite au suicide d'une collègue sur le lieu de travail en septembre dernier, les représentants du personnel au CHSCT avaient demandé que l'expertise faite dans le service par un organisme extérieur soit étendue à l'ensemble du centre. La directrice s'y est opposée formellement. Car le rapport initial fait sur le service avait provoqué des témoignages en série des salariés qui avaient dit ce qu'ils avaient sur le coeur à propos des sous-effectifs et des conditions de travail déplorables. La direction a donc annoncé qu'elle contesterait cette décision du CHSCT au tribunal.

L'attitude de La Poste a véritablement indigné les agents du centre. Pour La Poste et la Banque postale, il n'y a que la rentabilité et les bénéfices qui comptent. La Poste et son actionnaire unique, l'État, ont supprimé des milliers d'emplois depuis vingt ans dans les centres financiers, ainsi que des dizaines de milliers d'autres sur l'ensemble de l'entreprise.

Jeudi 14 juin, le jour de l'audience, un appel à la grève avait été fait sur l'ensemble des services de La Poste en région parisienne, avec un rassemblement à Paris devant le tribunal. Au Service financier, le nombre de grévistes a atteint 30 %. Le rassemblement au tribunal a permis de retrouver d'autres postiers venant des bureaux de poste.

À cette occasion, outre les différents témoignages sur ce que doivent supporter les agents un peu partout, un appel a été lancé pour que les travailleurs prennent en mains directement le combat contre des pratiques que tous jugent insupportables, et cela déjà à Paris Bourseul, en rappelant la force que représentent les près de 1 400 salariés de ce centre financier.

Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 5 juillet.