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Prix du gaz : Nouvelle hausse en vue
Le prix du gaz fait l'objet d'une révision chaque trimestre. Mais celle d'avril dernier a été oubliée, l'ancien gouvernement voulant éviter un mauvais effet en période électorale. Depuis, les grands groupes qui tirent profit du gaz font le siège du gouvernement pour obtenir une nouvelle hausse, qui devrait intervenir le 1er juillet. Selon les sources, l'augmentation serait d'au moins 2 %, mais pourrait atteindre 5 %.
La dernière hausse remontait à janvier dernier et était de 4,4 %. Elle faisait suite à une série de hausses représentant, depuis 2005, une augmentation globale de 43 %. Et pourtant, elle était un peu moindre que ce qu'elle aurait pu être car, en décembre dernier, le mode de calcul du prix du gaz avait été modifié.
Initialement, on considérait que les compagnies gazières achetaient 90 % de leur gaz au prix fort, car indexé sur la hausse du pétrole, et un complément de 10 % à bon marché. En réalité, les compagnies achetaient plus de 10 % à bon marché, ce qui signifie qu'elles empochaient des surprofits supplémentaires en vendant néanmoins aussi cher. Il serait d'ailleurs instructif de savoir exactement de quelle ampleur ont été ces surprofits.
La nouvelle formule de calcul atténue un peu l'impact des hausses, puisqu'on considère désormais qu'il n'y a plus que 70 % du gaz acheté cher, pour 30 % bon marché. Les compagnies gazières n'en continuent pas moins leur pression pour obtenir des hausses régulières.
Il faut aussi noter que le prix du gaz a beau être indexé en partie sur celui du pétrole, on répercute plus volontiers la hausse que la baisse du prix de ce produit, au point que l'association de consommateurs CSCV, dénonçant un écart grandissant entre le prix réglementé du gaz et le prix du marché, a invité la nouvelle ministre de l'Écologie, Nicole Bricq, à effectuer un audit sur les coûts réels d'approvisionnement de GDF Suez.
On ne sait pas quelle suite sera faite à cette demande mais, en attendant, la hausse du prix de l'énergie contribue pour une large part à dévorer les budgets des ménages. Le nouveau gouvernement a déclaré que les 3,8 millions de personnes ayant droit à un tarif social du gaz pourraient effectivement en bénéficier mais, en attendant, cette hausse du gaz devient insupportable pour la grande majorité de la population, qui fait les frais d'un véritable racket de la part de grands groupes comme Total ou GDF Suez.