Dans une lettre adressée à François Hollande alors qu'il n'était encore que candidat à l'élection présidentielle et qui vient d'être rendue publique par la presse, Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, au nom de la Fédération française des banques qu'il préside, s'inquiétait de son projet de doubler le plafond du livret A.

En quoi cette mesure pouvait-elle menacer la bonne santé des banques, qui ont obtenu, depuis le 1er janvier 2009, le droit de proposer le livret A à leurs clients ? Certainement pas par le coût pour elles de cette épargne populaire, rémunérée actuellement à 2,25 %, c'est-à-dire pratiquement au niveau de l'inflation. Reste le fait qu'une petite partie de l'argent collecté par les banques sur le livret -- de l'ordre de 20 % -- est transférée à la Caisse des dépôts pour financer le logement social, et donc leur échappe.

Si c'est seulement cela qui motive leur opposition à la réforme, le moins qu'on puisse dire est que ce n'est pas rassurant. Attention, les banquiers vont bientôt s'attaquer aux bas de laine !