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- Lutte ouvrière n°2289
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Dans le monde
Espagne : Pas de répit pour la crise
L'aide européenne à l'Espagne, qui n'est encore qu'une promesse, devrait prendre la forme de prêts émanant des deux structures créées par l'Europe pour venir en aide aux États en difficultés financières : le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et le Mécanisme européen de stabilité (MES) qui doit lui succéder.
Ces prêts seront consentis au Fonds public de restructuration bancaire (FROB), fonds de secours aux banques créé par l'État espagnol en 2006, qui, lui, prêtera aux banques.
Formellement, ce n'est pas l'État espagnol qui empruntera à l'Europe. Mais c'est tout comme, dans la mesure où c'est lui, c'est-à-dire les contribuables, qui est garant des dettes du fonds et qui devra payer la note si les banques aidées font défaut. Au bout du compte, l'aide européenne viendra accroître le montant de la dette publique espagnole, et donc fournir de nouveaux prétextes à de nouveaux plans d'austérité.
Quant à restaurer la confiance des marchés, c'est-à-dire des financiers et des investisseurs, ces riches bourgeois à la recherche de placements sûrs pour leurs capitaux, c'est raté.
Le 11 juin, après une brève envolée, les marchés boursiers étaient tous en baisse. Les actions des banques en particulier étaient dans le rouge, ceux des banques espagnoles, mais aussi ceux des banques européennes, françaises, allemandes, etc., reliées par mille liens d'intérêt aux grandes banques espagnoles.
Quant aux taux d'intérêt des obligations espagnoles -- autrement dit le prix exigé de l'État espagnol pour ses emprunts par les détenteurs de capitaux --, loin de se détendre, ils ont recommencé au contraire à se tendre, pour dépasser 6,40 % le 11 juin.