Thomson Technicolor -- Angers : Le groupe doit payer !07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Technicolor -- Angers : Le groupe doit payer !

Après avoir manifesté toute la journée du jeudi 31 mai devant les portes de l'usine, avec nombre de délégations des entreprises de la localité, les salariés de Thomson Technicolor Angers ont débrayé aussi le lendemain, à l'annonce de la mise en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre.

Il y a de quoi être révolté devant les agissements du groupe Technicolor, contrôlé par plusieurs grandes banques européennes et convoité par la richissime banque américaine JP Morgan... mais qui s'est arrangé pour que sa filiale Thomson Angers soit mise en redressement judiciaire, de façon à faire payer les salaires du mois de mai par la collectivité, par le recours aux AGS (régime de garantie des salaires). Cette « justice »-là n'écoute que les arguments des patrons.

Malgré les objections des représentants des salariés, le tribunal a en effet accepté de considérer Thomson Angers comme une entité indépendante du groupe, même si le statut juridique de cette SA, exhumé des tiroirs, n'a plus rien à voir avec la réalité : officiellement, sa raison sociale est de fabriquer des téléviseurs. En fait, elle fabrique des décodeurs, commandés par la maison mère, qui lui achète les composants, qui fixe les prix de ses produits, en se référant d'ailleurs au prix horaire payé aux salariés... en Ukraine. C'est le groupe qui dicte tous les choix, ce qui est produit et la manière de le faire. C'est aussi le groupe, bien sûr, qui a exigé de demander la mise en redressement judiciaire. Dans ces conditions, il lui a été facile de faire apparaître des pertes, même si elles sont complètement artificielles.

Cette véritable mise en scène a été dénoncée par l'intersyndicale et son avocat. Mais les juges n'ont pas voulu voir le lien entre cette demande de cessation de paiement et le plan 2012 du groupe Technicolor pour réduire les coûts dans sa branche Connected Home. Ce plan prévoit aussi la suppression de 44 postes à Rennes et 52 à Issy-les-Moulineaux.

Les travailleurs ne sont pas dupes de cette mascarade : Technicolor doit payer !

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