Quotient familial : Les promesses en trompe-l'oeil du gouvernement07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quotient familial : Les promesses en trompe-l'oeil du gouvernement

Lors de sa campagne électorale, Hollande avait promis de réformer le quotient familial pour le rendre « plus juste », car ce dispositif qui permet de donner un avantage fiscal aux familles qui ont des enfants -- et qui paient des impôts -- profite davantage aux familles les plus riches. Plus du quart des dix milliards que ce dispositif coûte à l'État, 2,9 milliards, bénéficie aux 10 % les plus riches, bien que l'avantage fiscal soit plafonné à 2 366 euros par enfant. Il faut dire qu'un enfant d'une famille qui gagne deux fois le smic ne procure que 269 euros d'avantage fiscal.

Le Premier ministre a annoncé que le plafond serait ramené à 2 000 euros par enfant. Environ un million de familles seront touchées -- sur les 15 millions qui sont imposables. Ce sont celles dont le revenu est supérieur à six fois le smic et cela ne leur coûtera pas trop cher. Le journal Les Échos donne l'exemple d'une famille de trois enfants qui touche neuf fois le smic et qui n'y perdrait que 273 euros par an.

Dans ces conditions, la réforme voulue par Hollande ne changera pas grand-chose et ne rapportera que 400 millions.

De plus, l'argent récupéré sur les plus riches et qui devait être redistribué pour que les familles non imposables puissent elles aussi en bénéficier, ne le sera pas. Les 400 millions en question seront utilisés à payer une autre promesse de Hollande qui coûtera justement 400 millions : l'augmentation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire, 70 euros en plus environ par enfant scolarisé.

La droite a poussé les hauts cris pendant la campagne électorale, accusant Hollande de vouloir supprimer cette « conquête de la Libération » qu'est le quotient familial, mais il s'avère que le gouvernement ne le modifiera qu'à la marge, en tout cas pas assez pour le rendre « plus juste ». Pour encourager la natalité, bien d'autres pays ont adopté un système de crédit d'impôt par enfant beaucoup plus égalitaire.

Mais le gouvernement socialiste est bien trop pleutre pour s'en prendre aux intérêts des riches, qui savent se faire entendre. Il cherche seulement à faire un peu semblant d'être « plus juste », en espérant que cela fera illusion au moins un temps.

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