Liquidation de Novatrans : La mort du ferroutage en France ?07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Liquidation de Novatrans : La mort du ferroutage en France ?

Les salariés de Novatrans ont manifesté jeudi 24 mai devant le ministère des Transports pour s'opposer à la « mort programmée » de leur entreprise. Spécialisée dans le transport combiné rail-route, Novatrans est devenu en 2009 une filiale de la SNCF, qui au passage a licencié une centaine de salariés.

L'an dernier, Novatrans a présenté un bilan financier déficitaire de 18,6 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 86,8 millions. Le mois dernier, la direction a présenté au conseil d'administration un plan de retour à l'équilibre qui, selon les syndicats, « n'est basé que sur la réduction du nombre de trains, la fermeture de terminaux et une réduction massive des effectifs ». Il a été refusé par la SNCF.

« En parallèle, dit le communiqué envoyé à la presse par les responsables syndicaux, le projet de mise en vente n'ayant recueilli qu'un repreneur potentiel sérieux, l'actionnaire laisse donc jusqu'au 8 juin prochain, date du prochain conseil d'administration, la possibilité de revoir cette proposition. Mais la crédibilité de cette piste reste incertaine. Aujourd'hui, si rien n'est fait, plus de 300 salariés de Novatrans et de ses filiales vont perdre leur emploi. » [...]

« Les salariés de Novatrans interpellent les pouvoirs publics -- État, régions, départements, collectivités locales -- pour qu'ils leur apportent leur soutien. »

Alors que dans quelques jours les salariés de Novatrans risquent de se retrouver au chômage, la réponse du ministre des Transports Frédéric Cuvillier a été de demander à la SNCF « d'organiser une table ronde visant à examiner toutes les solutions possibles pour assurer la pérennité de l'entreprise ». Il a aussi promis pour cet été « une réflexion sur l'avenir de la filière » !

Novatrans est à 96 % détenue par la SNCF, elle-même entreprise d'État. Et tout ce que propose le ministre face à l'urgence de la situation, c'est d'organiser des parlottes, alors qu'il aurait le pouvoir de maintenir les emplois des salariés et l'activité de l'entreprise, d'autant plus utile que, comme le rappellent les syndicats, « le transport combiné permet de diminuer les gaz à effet de serre et la pollution au dioxyde de carbone, de sécuriser le transport de matières dangereuses, et de désengorger et de sécuriser les routes et les grandes agglomérations de la circulation de centaines de milliers de camions par an ».

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