Emploi : Montebourg s'en va-t-en guerre....07/06/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une2288.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Emploi : Montebourg s'en va-t-en guerre....

Montebourg, le ministre du Redressement productif, se veut le ministre de la « reconquête » des emplois industriels perdus, du moins « de ceux qui peuvent l'être » comme il l'a expliqué dans son interview au journal Le Monde.

À la question « comment faire ? », il répond au journaliste : « Je lance un appel aux chefs d'entreprise : il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant l'apparition des difficultés ». Mesures de soutien ? Le ministre n'est pas plus explicite mais l'expression fait évidemment penser aux subventions accordées, de gouvernement en gouvernement et de conseil général en conseil régional, aux entreprises grandes et moins grandes sous prétexte de préserver des emplois.

Cette reconquête industrielle « procédera d'un échange possible de concessions réciproques ». Les patrons des entreprises aux rentabilités « flamboyantes » « doivent pouvoir accepter des mesures de limitation des abus » et pour les grands groupes, comme Lafarge dans l'Yonne ou Rio Tinto à Saint-Jean-de-Maurienne, qui ferment des usines rentables mais pas assez au goût de leurs actionnaires, il faut mettre en place « un mécanisme permettant la vente par voie judiciaire à un repreneur au prix du marché, sans spoliation. » Que faire s'il n'y a pas de repreneur ? Et si le propriétaire hurle à la spoliation ?

Certaines grandes sociétés seraient-elles tentées de « délocaliser » leur direction pour éviter à leurs directeurs d'être taxés à 75 % sur la part de leurs revenus dépassant le million d'euros ? Montebourg fait appel à « leur patriotisme économique » car c'est « le moment de l'entraide nationale ». Peut-on vraiment le croire naïf au point de tabler sur « le patriotisme économique » du patronat, sauf à l'encourager par des espèces sonnantes et trébuchantes ?

On ne peut pas encore juger le gouvernement sur ses actes, et Montebourg pas davantage, d'autant plus qu'il renvoie le traitement de ces problèmes à la conférence sociale prévue pour la mi-juillet. Mais on peut le juger sur ses déclarations et elles sont on ne peut plus soucieuses de ne pas contraindre les patrons en quoi que ce soit.

Montebourg dit avoir conçu, pour parer à l'urgence de la situation de l'emploi, une « cellule façon commando ». Rien que cela ! Le titre est ronflant mais les armes sont bien désamorcées dès le départ.

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