Seules nos luttes imposeront le véritable changement30/05/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/06/une-2287.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C163%2C226_crop_detail.png

Editorial

Seules nos luttes imposeront le véritable changement

Nous voilà donc avec un président de la République tout neuf, un Premier ministre tout neuf et un gouvernement tout beau tout neuf, avec de nouvelles têtes, rajeuni, féminisé, plein d'élan.

Hollande applique à la lettre la règle de tous les pouvoirs : changer au sommet de l'État pour que dans la société rien ne change.

Il avait annoncé qu'il allait donner un coup de pouce au smic mais Sapin, son ministre du Travail, a vite fait de ramener sur terre ceux qui se feraient des illusions, précisant que cette hausse du smic ne pourrait être que limitée.

Or ce n'est pas un coup de pouce qui suffira pour rattraper le pouvoir d'achat perdu avec l'augmentation des prix. Cela ne suffira pas à aider les travailleurs à remplir leur frigo, payer leur loyer et toutes leurs factures.

Et, pour les millions de travailleurs déjà au chômage, ce coup de pouce ne changera rien. Et cela ne rassurera pas tous ceux qui sont menacés de licenciement.

Pendant la campagne présidentielle, on a vu les notables du PS défiler devant les entreprises en difficulté. Maintenant qu'ils sont au pouvoir, à quoi s'engagent-ils ?

Ils disent qu'ils ont besoin de temps. Mais en quelques jours Hollande a bien su trouver du temps pour s'engager auprès des milieux financiers, leur assurant que la dette serait remboursée. Il ne lui a pas fallu de délai pour prendre des engagements auprès de l'Otan, auprès des responsables de l'Union européenne.

Si le gouvernement Hollande n'a pas pris d'engagements fermes auprès des travailleurs de l'usine Fralib de Gémenos, de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne ou de l'usine Peugeot-Citroën à Aulnay, c'est qu'il ne peut pas, c'est qu'il ne veut pas en prendre.

Montebourg, chargé avant les élections des visites d'entreprises en voie de fermeture, est devenu plus prudent maintenant qu'il est ministre. Il se garde de s'engager à garantir les emplois immédiatement menacés. Prudent, il dit même, à l'avance : « Nous encaisserons certainement des échecs », ajoutant : « Mais ces échecs, nous les encaisserons aux côtés des salariés ! » Sauf que lui, il les encaissera dans un fauteuil de ministre, tandis que les travailleurs, eux, iront à Pôle emploi !

Les politiques peuvent faire leur cinéma, le pouvoir est toujours entre les mains des Bouygues, Mulliez, Peugeot, Arnault...

Ainsi Mittal, le roi mondial de l'acier, acceptera peut-être de parler avec Montebourg pour discuter du sort des hauts fourneaux de Florange, à condition que le ministre ne vienne pas les mains vides. Mais Montebourg pourra mettre des millions sur la table, se prosterner : si Mittal ne le veut pas, Florange ne redémarrera pas.

La lutte contre les plans de licenciements ne doit pas, ne peut pas être l'affaire des seuls travailleurs directement menacés. C'est l'affaire de l'ensemble des travailleurs. Car imposer l'interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, reste l'un des objectifs fondamentaux des luttes à venir.

Rien de ce qui concerne l'avenir du monde du travail ne se décide dans les salons des ministères ni au Parlement, mais dans les conseils d'administration des capitalistes.

Cette vérité, Nathalie Arthaud l'a défendue durant la campagne de l'élection présidentielle. Dans la campagne pour les législatives, Lutte Ouvrière sera présente dans toutes les circonscriptions du pays pour continuer à défendre un programme de lutte car, quelle que soit la couleur politique de la future Assemblée, les travailleurs auront à se battre pour imposer leurs intérêts vitaux.

C'est ce que l'on pourra exprimer avec le bulletin de vote pour Lutte Ouvrière.

Ceux qui commencent à comprendre que l'avenir du monde du travail n'est pas au fond des urnes, mais qu'il est dans la capacité des travailleurs à renouer avec des mobilisations semblables à celles de mai 1968 ou de juin 1936, peuvent l'exprimer par ce vote.

Voter pour Lutte Ouvrière, c'est dire qu'il faut que le combat continue !

Éditorial des bulletins d'entreprise du 28 mai

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