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- Lutte ouvrière n°2287
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Leur société
Augmentation des salaires : Coup de pouce ou coup de colère ?
Mardi 29 mai, à l'occasion de ses rencontres avec les responsables syndicaux et patronaux, le nouveau Premier ministre a évoqué la nécessaire augmentation du smic. Mais, pas plus que durant la campagne électorale présidentielle, il n'a donné de chiffres.
Le ministre du Dialogue social a quant à lui affirmé qu'il ne fallait pas faire subir de « saut » au salaire minimum, afin de ne pas « fragiliser les petites entreprises ». Ce que son collègue Montebourg avait dit avant lui et que Martine Aubry a répété après. Et tous en choeur de déclarer que le niveau de l'augmentation dépendrait des discussions entre syndicats et patrons. Celles-ci ne risquent pas de donner grand-chose car si la CGPME (les petites entreprises) n'entend parler que d'augmentations a minima, le Medef n'en veut pas du tout au-delà de ce que la loi impose. Et jusqu'à Chérèque, de la CFDT, qui affirme qu'il faut être raisonnable, vu le contexte économique.
Ils vont avoir du mal à faire avaler cela aux travailleurs, qui voient bien que les grands groupes capitalistes croulent sous les profits et que les familles de riches actionnaires ne savent plus quoi faire de leur argent. Il y a tellement de capital inutilisé en circulation que les prix des oeuvres d'art, des objets de luxe, des logements de prestige ne cessent d'augmenter, car les milliardaires se les disputent pour placer leurs fonds.
Quant aux très petites entreprises, contrairement à ce que disent ministres et commentateurs, elles auraient tout à gagner à ce que la masse des travailleurs perçoive des salaires décents. Un smic à 1 700 euros net obligerait certes le boucher à augmenter sa caissière et le couvreur son compagnon, mais leur apporterait de nouveaux clients, avec de nouveaux moyens.
Si l'argent existe pour augmenter tous les salaires, encore faut-il contraindre les capitalistes à payer. Le gouvernement n'en a manifestement pas l'intention, puisqu'il se contente de demandes ridicules et, de plus, soumises à la bonne volonté patronale.
Alors, pour que les salaires soient augmentés, pour qu'ils permettent aux travailleurs de vivre décemment, pour qu'ils soient indexés sur les prix, il faudra en passer par la lutte. Mais en a-t-il jamais été autrement ?