Il n'aura fallu aux danseuses du cabaret Crazy Horse de Paris que deux jours de grève pour obtenir gain de cause. Leur salaire a été augmenté de 15 %.

En grève à la quasi-unanimité, les danseuses avaient un argument de poids sur la direction du cabaret, qui se refusait depuis des mois à accéder à leurs revendications. Leurs conditions de travail sont difficiles : elles doivent assurer de douze à treize spectacles par semaine, parfois trois dans la même journée, sans compter les heures d'entraînement, d'échauffement et de maquillage, et ce vingt-quatre jours par mois. En CDD, elles gagnent moins de 2 000 euros par mois. Elles doivent de plus anticiper une fin de carrière très rapide et une reconversion professionnelle difficile. L'une des grévistes insistait sur le manque de respect et de considération de la part de la direction, une autre exprimait sa colère en comparant le prix de la place de spectacle à 125 euros avec le faible cachet des danseuses.

Le manque à gagner a visiblement assez vite convaincu la direction, qui a dû aller se rhabiller. Les grévistes ont obtenu l'augmentation de salaire demandée ainsi que la prise en compte de l'ancienneté et des difficultés exceptionnelles de certaines chorégraphies.

Une bonne veste pour les propriétaires du cabaret !