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Leur société
Salaires des PDG du secteur public : Mensonges, mensonges...
Michel Sapin, ancien ministre de l'Économie de Lionel Jospin et donné comme ministrable dans le futur gouvernement Ayrault, était chargé du « projet présidentiel » dans l'équipe du candidat Hollande. C'est à ces titres multiples qu'il vient de préciser la promesse faite par ce dernier durant la campagne de limiter de un à vingt l'écart des salaires dans les entreprises publiques.
« Ce qui a été dit sera fait », a-t-il lancé, avant d'annoncer que cela ne concernerait que les futures nominations : on ne va pas, a-t-il ajouté, « en cours de contrat, baisser les salaires des uns et des autres, on est humains ».
Une « humanité » qu'appréciera le PDG d'EDF, Proglio, grand copain de Sarkozy, qui gagne à ce poste 65 fois le smic et dont la rémunération aurait dû baisser de 69 % si la règle avait été appliquée. Même chose pour le PDG d'Areva, dont les revenus auraient dû être divisés par deux, ou pour le président de La Poste, qui perçoit 33 fois le salaire de base.
Preuve que les grands esprits (gouvernementaux et patronaux) se rencontrent, le jour même où Sapin annonçait ces douceurs pour les PDG du public en place, Laurence Parisot disait au nom du Medef, sur BFM TV et RMC, qu'il ne fallait pas « raisonner avec un ratio », mais que Hollande avait « raison » d'aborder cette question. Bref, cause toujours, mais pas touche !
Quant aux futurs contrats de très hauts dirigeants du secteur public, si la mesure annoncée est appliquée, même avec un salaire plafonné à 335 000 euros par an, les « pauvres » PDG concernés auraient amplement de quoi voir venir. Et puis cette mesure pourrait aussi bien tomber à l'eau ou être contournée par une astuce comme celle qui consiste à dissocier le salaire, plafonné, de primes ou bonus qui, eux, seraient hors plafond.
En revanche, ceux qui ne voient rien venir, ce sont les millions de salariés du public et du privé. Même à ceux qui sont payés au smic, Hollande n'a rien promis.
Un salaire minimum de 1 700 euros net mensuels est pourtant indispensable. Tout comme une revalorisation substantielle de tous les salaires, vu la perte de leur pouvoir d'achat. Sans oublier l'échelle mobile des salaires, pensions et indemnités, c'est-à-dire leur indexation automatique sur la hausse des prix. Tout cela, c'est indispensable, vital pour les travailleurs et les familles populaires.
Mais, tout « humains » que se prétendent les dirigeants actuels, ils ne nous en feront pas cadeau. Il faudra l'imposer.