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- Lutte ouvrière n°2278
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Fabergé - Le Meux (Oise) : Le patron d'Unilever a de quoi payer
À l'usine Fabergé du Meux, près de Compiègne dans l'Oise, des conducteurs de ligne ont fait grève lundi 19 mars. Le mécontentement sur les salaires et sur les conditions de travail couve depuis longtemps et touche tous les salariés. Mais la goutte d'eau a été la suppression de postes d'intérimaires entraînant pour les conducteurs de ligne du travail supplémentaire.
La direction proposait, soi-disant pour compenser, 15 euros brut d'augmentation mensuelle pour l'ensemble de l'usine et une prime de 20 euros pour les conducteurs de ligne. Le lendemain de la grève, elle proposait déjà 45 euros brut d'augmentation mensuelle. La direction a fait par ailleurs la promesse d'embaucher vingt salariés, mais sur d'autres postes que ceux qui viennent d'être supprimés. Pas de quoi calmer le mécontentement, même si le travail a repris !
Cette usine qui fabrique et conditionne du shampoing et du dentifrice appartient au groupe Unilever qui ne compte pas moins de 400 marques dans le monde, dont Amora, Alsa, Carte d'Or ou Knorr pour la branche agroalimentaire, ou encore Sun, Dove, Timotei, Axe dans l'hygiène et les lessives. C'est ce même groupe qui a décidé la fermeture de l'usine Fralib à Gémenos, près de Marseille, qui conditionne en sachets le thé et les infusions de la marque Lipton-L'Éléphant, entraînant le chômage pour 182 travailleurs.
Le groupe a pourtant publié en février dernier ses bénéfices nets pour l'année 2011 qui s'élèvent à 4,25 milliards d'euros. Quant au chiffre d'affaires, il est en hausse de 5 %, « une croissance forte malgré des marchés difficiles », a précisé la direction.
Il est plus que temps qu'au lieu des profits, ce soit les salaires qui augmentent, et aussi l'embauche, plutôt que de licencier en augmentant la charge de travail de ceux qui restent.