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- Lutte ouvrière n°2278
- « Ce ne sont pas les immigrés, mais les capitalistes qui sont de trop »
Nathalie Arthaud, une candidate communiste
« Ce ne sont pas les immigrés, mais les capitalistes qui sont de trop »
Extrait de l'intervention de Nathalie Arthaud à Nice.
« Sarkozy ne rate jamais une occasion de s'en prendre aux travailleurs immigrés.
Il utilise les préjugés les plus abjects, les mensonges les plus grossiers. Il a par exemple présenté les vieux travailleurs immigrés comme des profiteurs d'allocation ! Eux, que le patronat a usés jusqu'à la corde sur les chaînes de production, dans le bâtiment ou dans le nettoyage !
Et pourquoi y aurait-il trop d'étrangers en France ? Au prétexte que c'est la crise ? Au prétexte qu'il n'y a plus de travail, il faudrait dire à tous ceux qui ont trimé et qui continuent de trimer dans les travaux publics, dans la restauration, dans les hôpitaux, qu'il n'y a plus besoin d'eux et qu'ils n'ont plus qu'à crever ?
Et après, qui y aura-t-il de trop dans la société ? Les jeunes, qui sont les premiers frappés par le chômage ? Les femmes, parce qu'elles peuvent rester aux fourneaux ?
Eh bien non, il n'y a aucun travailleur de trop dans la société.
L'intérêt collectif serait de répartir le travail et les efforts entre tous et d'avoir chacun un salaire qui permette de vivre. Mais cela, il faudra l'imposer au patronat et, pour l'imposer, il ne faudra pas se laisser diviser, il faudra au contraire unir toutes nos forces.
Et je tiens à dire que les réactionnaires de droite et de gauche, qui s'opposent à l'idée de la régularisation de tous les sans-papiers et qui s'opposent au droit de vote des travailleurs immigrés dans toutes les élections, ne l'emporteront pas au paradis des urnes !
Parce qu'en cas de grandes luttes, tous les travailleurs se retrouveront côte à côte, français ou immigrés, avec ou sans papiers. Ils se retrouveront dans la même fraternité de la lutte collective, de la lutte des travailleurs de toutes origines et de toute nationalité, contre les capitalistes de toutes nationalités. (...)
La crise actuelle montre clairement que la classe capitaliste, les banquiers, préoccupés par leurs seuls profits privés, sont trop irresponsables à l'égard des intérêts de la société. Mettre en cause leur pouvoir dictatorial sur les entreprises est une nécessité sociale.
Pour que les entreprises et l'ensemble de l'économie tournent au profit de tous, pour satisfaire les besoins de toute la population, il faut combattre la mainmise de la minorité capitaliste sur les grands moyens de production et les gérer collectivement, le plus démocratiquement possible.
Exproprier la classe capitaliste pour reprendre la maîtrise de l'économie est une nécessité, et il faudra commencer par exproprier les banques.
Et pas seulement parce que les banquiers se conduisent comme des irresponsables et qu'ils ont transformé les salles de banque en salles de casino, mais parce que ce sont les banques qui commandent toute l'économie. Prendre la maîtrise des banques, c'est contrôler l'essentiel de l'économie, l'énergie, les transports, la distribution, c'est décider de l'usage fait des capitaux, c'est les orienter dans des investissements utiles à toute la population.
Exproprier les banquiers, c'est-à-dire nationaliser sans indemnité ni rachat et fusionner les banques en un seul établissement de crédit, sera un pas de géant fait en direction de la gestion de toute l'économie par les travailleurs.
Avec l'expropriation des grands groupes du CAC 40, qui font la pluie et le beau temps dans l'économie, les travailleurs pourraient prendre la maîtrise de toute l'économie.
Cela ne sera possible qu'au travers d'une mobilisation puissante des travailleurs, au travers d'une mobilisation révolutionnaire mais, pour mettre fin à la dictature aveugle et nuisible d'une minorité sur l'économie, il n'y aura pas d'autre voie. »