Thomson Technicolor -- Angers : Non au chantage de la direction22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Thomson Technicolor -- Angers : Non au chantage de la direction

Mardi 13 mars, la première manifestation des salariés de Thomson Technicolor à Angers a été une réussite. Plus de 600 personnes ont défilé jusqu'à la préfecture, pour protester contre les menaces de fermeture pesant sur le site et sur ses 350 travailleurs : ce jour-là, l'usine était vide !

Aux salariés de Technicolor Angers s'étaient joints plusieurs dizaines de leurs camarades de Rennes et d'Issy-les-Moulineaux, en lutte contre les licenciements que le groupe a annoncés dans leurs sites ; et c'est avec le renfort de nombreux travailleurs angevins de la métallurgie ayant débrayé pour l'occasion que les ouvriers de Thomson ont traversé la ville, s'adressant à la population et recevant un accueil chaleureux.

La direction répète à tout va que l'usine d'Angers, qui produit aujourd'hui des décodeurs après avoir longtemps fabriqué des téléviseurs, n'est plus rentable, qu'il n'y aura plus guère de commandes après juin et que, sans un nouveau repreneur, le site serait condamné. Mais Frédéric Rose, le PDG de Technicolor, a vu son salaire passer, en deux ans, de 0,4 à 2,3 millions d'euros et les actionnaires de Thomson ont empoché, pendant des décennies, de confortables dividendes sur le dos des ouvriers. Bien sûr, le groupe a aussi reçu des aides publiques. De l'argent accumulé, il y en a, pour maintenir les salaires et les emplois.

L'usine comptait plus de 1 200 salariés en 2001. Cette nouvelle attaque succède à bien d'autres. Les salariés ont déjà fait l'expérience de plusieurs repreneurs, dont la plus récente en 2005, quand Thomson a fait alliance avec TCL, premier constructeur chinois de téléviseurs, pour créer TTE. Les 105 salariés transférés ont été licenciés en 2007. Par ailleurs, Thomson a transfèré son centre de dépannage en créant Anovo Beaucouzé. Sur les 107 salariés transférés, 65 ont été licenciés fin 2011.

Le maintien des emplois à la sauce de la direction, c'est donc du pipeau ! Mais elle ose encore exercer son chantage : l'usine devant être vendue, il faudrait accepter d'être repris, à des conditions inacceptables, par des partenaires hypothétiques, sans aucune garantie pour l'avenir... et sans indemnités de départ. Ce chantage, les travailleurs sont nombreux à le refuser et à juste titre.

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