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Leur société
Chômage des seniors : Sarkozy surenchérit sur Hollande... et sur lui-même
Une proposition par jour, c'est ce à quoi le bateleur Sarkozy s'était engagé il y a quelque temps. Une des dernières en date prétend s'attaquer au chômage des seniors de plus de 55 ans. Elle est avant tout non seulement un nouvel épisode du feuilleton de campagne du président-candidat, mais aussi une promesse de cadeau fiscal aux patrons.
C'est sur la chaîne M6, le 18 mars au soir, que Sarkozy a proposé d'exonérer de cotisations sociales, à 100 % et de façon permanente, tout employeur qui embaucherait en CDI ou en CDD d'au moins six mois un chômeur âgé de plus de 55 ans. Sarkozy a eu aussitôt l'approbation du Medef, qui y a vu « une mesure qui va dans le bon sens », et l'appui des commentaires méprisants du conseiller Guaino, jugeant que les chômeurs seniors coûtent déjà très cher : « De toute façon, ils ont des prestations sociales, des allocations chômage qui coûtent beaucoup. »
La déclaration de Sarkozy semble avoir pour fonction, bien plus que de courtiser les chômeurs de plus de 55 ans, d'occuper le terrain en contrant Hollande sur sa proposition de « contrat de génération ». Au passage, nombre de commentateurs ont fait remarquer que la loi sur les retraites impulsée par le même Sarkozy en 2010 avait d'ores et déjà prévu une mesure d'exonération de cotisations patronales, au niveau du smic et pendant un an, pour l'embauche d'un chômeur de plus de 55 ans.
N'ayant pas soulevé l'enthousiasme du côté du Medef, où l'on attendait des mesures sans condition d'âge, le dispositif ne fut pas appliqué et le décret d'application ne parut jamais. Quelques mois plus tard un dispositif similaire, instaurant une aide de 2 000 euros à l'employeur qui embaucherait un chômeur de plus de 45 ans en contrat de professionnalisation, exonéré de cotisations patronales, ne suscitait que 4 300 contrats.
Pendant ce temps, le nombre de chômeurs âgés de plus de 50 ans augmentait en un an de plus de 15 %, jusqu'à atteindre 600 000 inscrits à Pôle emploi, qui désespèrent de retrouver un emploi.
Tous ces boniments autour du chômage des seniors ne dissimulent même pas la responsabilité de Sarkozy dans son augmentation, puisqu'il a imposé en force un recul de l'âge de la retraite, en parfaite connaissance de cause quant au taux de chômage en général et à celui des seniors en particulier. Et c'est ce même gouvernement qui contribue à augmenter le chômage en supprimant des dizaines de milliers d'emplois dans les services publics, ne les compensant faiblement que par des contrats précaires mal rémunérés, seules « embauches » proposées de fait aux seniors.