ArcelorMittal -- Florange : Les sidérurgistes ne sont pas les bienvenus chez Sarkozy22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal -- Florange : Les sidérurgistes ne sont pas les bienvenus chez Sarkozy

Jeudi 15 mars, deux cents sidérurgistes de Florange sont montés à Paris, à l'appel de l'intersyndicale, pour manifester devant le QG de campagne de Sarkozy afin de faire entendre leur colère.

Un important dispositif policier avait été mis en place en guise d'accueil. À peine étaient-ils descendus des bus qu'ils étaient arrosés de gaz lacrymogène. Les journalistes présents n'ont pas été oubliés.

Cela n'a pas fait flancher le moral des troupes. Un quart d'heure plus tard, des tables et des bancs disposés dans la rue permettaient de pique-niquer sous le nez des CRS. Devant la tour Eiffel, les CRS étaient encore plus nombreux, interdisant de hisser une banderole au premier étage. Sur le chemin de retour, toutes les aires de repos étaient également bloquées par les forces de l'ordre. Ce n'est qu'à Valmy (tout un symbole) que les manifestants ont enfin pu se dégourdir les jambes !

Avec sa morgue, Sarkozy a justifié ses forces de l'ordre, en reprochant aux syndicalistes de faire de la politique. Il voudrait que la politique reste le monopole de gens comme lui, et qu'il puisse dire tout et son contraire, renier ses promesses, narguer ceux qui défendent leur gagne-pain.

Les travailleurs de Florange ne sont pas dupes du discours du gouvernement et ont refusé de se rendre au rendez-vous que Sarkozy leur fixait à l'Élysée. Ils défendent l'avenir de leurs emplois et du site menacé par la rapacité du groupe ArcelorMittal. Ils veulent des garanties que les hauts fourneaux ne seront pas liquidés. Des garanties non seulement de Sarkozy, auquel plus aucun travailleur ne peut croire depuis Gandrange, mais aussi des garanties de Mittal.

ArcelorMittal est riche à milliards, mais cela ne lui suffit pas. Pour faire encore plus de profits, il a inauguré une nouvelle stratégie consistant à allumer et éteindre des hauts fourneaux en fonction des aléas du marché. Quand les commandes stagnent, il concentre toute la production sur quelques sites jugés les plus rentables et met les autres en veille pour une durée indéterminée. Aujourd'hui, sur toute l'Europe, seize hauts fourneaux seulement sont en activité, sur vingt-cinq.

Les travailleurs de Florange ne veulent pas être considérés comme une variable d'ajustement par Mittal dans sa course aux profits.

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