AP-HP : Les malades et le personnel dans de beaux draps22/03/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/03/une2277.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AP-HP : Les malades et le personnel dans de beaux draps

Les médias se sont fait l'écho de la pénurie de linge dans certains hôpitaux de l'Assistance publique. Des membres du personnel, des militants syndicaux, des patients et même des médecins responsables de services ont témoigné de la difficulté à se procurer des draps, des alèses, des taies d'oreiller, des blouses. C'est au point que certains soignants se décident à rapporter leur tenue de travail à la maison pour la laver eux-mêmes, malgré les risques de dissémination et de propagation de germes entraînées par un lavage domestique. D'autres courent après les stocks de draps propres, distribués au compte-gouttes.

Les témoignages les plus choquants sont ceux de patients. À l'hôpital Henri-Mondor de Créteil, par exemple, une malade disait avoir apporté sa propre couverture, faute d'en avoir reçu à l'hôpital. Des soignants relatent leur embarras, faute de draps de rechange, leurs astuces pour recouvrir les parties maculées avec un linge propre.

Des militants syndicaux mettent en cause, notamment, la gestion à flux tendu, depuis plus d'un an, de la blanchisserie de l'AP-HP. Il s'agirait d'éviter, pour des raisons d'économies, que les services stockent des draps pour en avoir à disposition, -- ce qui est la moindre des choses. Cette pratique d'« immobilisation d'argent » serait traquée par les gestionnaires de l'AP, en tant qu'inadmissible.

Des responsables de la blanchisserie, regroupée pour Paris à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, évoquent 16 % de « manque de retour de linge sur les livraisons quotidiennes », laissant entendre que le personnel jetterait inconsidérément des draps maculés ou déchirés. Ils osent même parler de vols.

Ainsi, dans un pays pourtant riche, les malades ou les proches se voient sollicités, à cause du manque de personnel, pour fournir de l'aide ou pour apporter du linge ou même des médicaments : la politique de rentabilisation des hôpitaux publics et d'économies sur la santé touche à l'absurde.

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