SMCO-SMCN - Saint-Nazaire : Les travailleurs en lutte contre les licenciements16/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2272.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SMCO-SMCN - Saint-Nazaire : Les travailleurs en lutte contre les licenciements

SMCO et SMCN sont deux entreprises de tôlerie, soudure et tuyauterie qui travaillent principalement pour le chantier naval de Saint-Nazaire depuis près de 25 ans. Ces deux entreprises appartiennent au groupe Hervé qui les a rachetées en 2008, groupe dont le chiffre d'affaires et la fortune des propriétaires croissent d'année en année.

C'est juste avant les congés de fin d'année que les 82 travailleurs de SMCO ont appris la mise en redressement judiciaire de leur entreprise. Au même moment, la direction de SMCN annonçait qu'elle projetait d'effectuer trois vagues de neuf licenciements dans les tout prochains mois, afin d'éviter d'avoir à procéder à un plan social.

Les travailleurs n'ont d'abord pas cru que ces deux entreprises pouvaient fermer leurs portes. Tous avaient du travail chez STX et sur des chantiers, à Brest, Lorient et en région parisienne. Mais ils ont vite compris que leurs directions n'avaient aucune intention de poursuivre l'activité. La colère n'a pas tardé à exploser lorsque les neuf premiers licenciements ont été effectifs chez SMCN. Avec les travailleurs de SMCO, tous les accès du chantier naval ont été bloqués le lundi 30 janvier. Les travailleurs donnaient ainsi un premier avertissement à leur direction et à celle de STX. La semaine suivante, les travailleurs des deux entreprises ont durci leur action en se mettant en grève pour toute la semaine et en bloquant chaque jour les accès de la zone industrielle, où se trouvent les chantiers navals mais aussi Aérolia, un sous-traitant d'Airbus, et MAN, un constructeur de gros moteurs diesel.

Durant une semaine, les 5 000 salariés de la zone industrielle ont dû se garer à plus d'un kilomètre de leur lieu d'embauche. Malgré cela, aux barrages, l'immense majorité des travailleurs de la zone exprimaient leur soutien : les « bon courage », « tenez bon » faisaient bien vite oublier les rares grognons, qui étaient d'ailleurs vite à court d'arguments. Après une semaine de blocage, les grévistes ne savaient d'ailleurs plus quoi faire de l'abondance de café et de croissants qui leur étaient apportés en soutien.

L'annonce le mercredi 8 février, par le tribunal de commerce de Saint-Nazaire, de la liquidation de la SMCO n'a surpris personne. Mais l'inquiétude a fait place à la colère et à la détermination pour obtenir du groupe Hervé et du chantier naval STX, qui en ont largement les moyens, des reclassements. À l'appel de la seule CGT, un premier débrayage de soutien a déjà rassemblé plus de 250 travailleurs le jour de l'annonce de la liquidation. Le 14 février, c'est une très grosse manifestation qui s'est formée à l'appel de l'intersyndicale et qui a défilé jusqu'à la préfecture.

Chez de nombreux travailleurs des Chantiers, l'idée fait son chemin qu'il va falloir se battre tous ensemble pour éviter les fermetures programmées et échelonnées de bon nombre d'entreprises sous-traitantes. Car si la direction de STX n'a pas abandonné son projet de faire appel à des entreprises qui ne payent pas toutes les heures travaillées et toutes les cotisations sociales, la colère des travailleurs pourrait la contraindre à mettre un terme aux licenciements dans la sous-traitance.

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