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- Lutte ouvrière n°2271
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Leur société
Vente du Rafale à l'Inde : Concert de cocoricos
On en a entendu, des cocoricos, à l'annonce que Dassault allait enfin réussir à vendre l'avion de combat Rafale à un autre État que la France ! De Le Pen à Mélenchon, en passant par Hollande et Sarkozy, qui en fait un argument de campagne électorale, tous ont applaudi au fait que l'Inde ait passé une commande de 126 Rafale pour équiper son armée -- ce qui lui coûtera plus de 10 milliards d'euros.
Le contrat est cependant loin d'être finalisé, et les exemples du Brésil et des Émirats arabes unis, qui se sont rétractés, devraient plutôt les inciter à la prudence.
« C'est un signal de confiance pour toute l'économie française », ont clamé Sarkozy et les autres, qui passent sous silence le trou qu'a creusé le programme Rafale dans le budget de l'État depuis trente ans : plus de 40 milliards d'argent public ont été engloutis pour que Dassault et les industriels associés à sa réalisation puissent fabriquer cet engin de destruction. Et c'est pour enrichir ces parasites que l'on pressure la population, à qui l'on ne demande pas son avis et qui préférerait sans aucun doute que cet argent aille à ce qui peut améliorer ses conditions de vie : la santé, le logement, l'éducation, etc.
Sans aucune honte, tous ces politiciens se sont extasiés devant la démonstration grandeur nature faite par le Rafale lors de la guerre menée en Libye, qui aurait permis à tous les États de se convaincre qu'il était vraiment « le meilleur du monde ». 40 000 euros l'heure de vol, auxquels s'est ajouté le prix des armements dont il était équipé, quelque 350 millions d'euros dépensés dans cette guerre, cela fait cher de la page de publicité pour permettre à Dassault de décrocher enfin un contrat. Et il est à noter que pas un mot n'a été dit sur toutes les victimes causées par le Rafale, en Libye comme en Afghanistan, et que pas un mot non plus n'a été dit sur la population indienne, misérable, affamée, qui a bien d'autres besoins.
Dernière source de satisfaction mise en avant par Sarkozy et consorts : il paraît que c'est bon pour l'emploi. Mais qu'est-ce que cela changera, puisque de toute façon l'État français a toujours été là pour voler au secours de Dassault, quelle que soit l'étiquette du gouvernement ? Il a déjà passé commande de 286 Rafale pour assurer les bénéfices de l'avionneur.
Non seulement le Rafale est un gouffre financier, mais il est en outre consternant de voir que les hautes compétences technologiques et le savoir-faire des travailleurs de l'industrie d'armement sont dévoyés pour fabriquer des engins qui sèment la mort, alors qu'ils pourraient être tellement utiles dans d'autres domaines.