Samedi 4 février, dans une vidéo présentant ses voeux aux habitants de la Polynésie française, Sarkozy a fait un certain nombre d'annonces concernant leur situation économique et l'indemnisation des victimes des essais nucléaires.

Constatant qu'en quatre ans 5 400 emplois ont été supprimés et que le nombre de bons alimentaires distribués a été multiplié par cinq dans les îles, il propose de tripler le nombre des contrats de développement, portés à 3 500, et de financer plus largement les communes pour leur permettre de réaliser des équipements publics.

Quant à la loi d'indemnisation des victimes des essais nucléaires de 2010, il veut en élargir l'application. Le précédent décret était tellement restrictif que seulement deux demandes d'indemnisation ont été acceptées sur les 129 déposées. Or 150 000 civils et militaires ont travaillé à ces essais de 1960 à 1996, auxquels il faut ajouter les populations voisines des zones d'essais. Sarkozy propose aujourd'hui que la loi de 2010 concerne l'ensemble de l'île de Tahiti et s'applique à un plus grand nombre de maladies.

Le président assure benoîtement qu'il a « constamment veillé sur la situation polynésienne ». On a plutôt l'impression d'un réveil brutal, à la veille des élections, et de mesures improvisées qui demanderont du temps pour s'appliquer. Tout cela est aussi sincère que le souhait de rendre visite aux Polynésiens « dans les mois qui viennent ». On se demande comment Sarkozy a réussi à réprimer pendant cinq ans une envie aussi impétueuse.