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Leur société
Morts de froid : Pas seulement à cause du climat
Le froid qui sévit en Europe a déjà fait plus de 300 morts, surtout dans les pays de l'Est : 122 morts en Ukraine, 64 en Russie, 45 en Pologne, 28 en Roumanie, 16 en Bulgarie... Même en France, pays beaucoup plus riche et au climat plus tempéré, on compte déjà cinq victimes. Dimanche 5 février, à Compiègne dans l'Oise et à Champigny-sur-Marne en région parisienne, deux personnes ont été retrouvées mortes de froid, ou d'hypothermie, comme l'on dit pudiquement.
Mais si c'est bien le froid qui tue, ce n'est pas lui qui est responsable du manque de logements, du manque de chauffage, du manque de vêtements appropriés, de la misère de tous ceux que l'on découvre morts dans leurs masures ou au coin des rues.
Le froid révèle la situation difficile de nombreuses familles qui, pour cause de bas salaires, sont placées devant ce dilemme : choisir entre payer leur loyer ou se chauffer convenablement. Un choix d'autant plus dur que se chauffer coûte de plus en plus cher, avec l'envolée des prix de l'énergie.
Et c'est ainsi que dans un pays riche et civilisé, paraît-il, on peut mourir de froid parce que la politique du gouvernement cajole les riches, mais gèle le smic et augmente la TVA, l'impôt le plus injuste.
Alors, les États peuvent bien décréter des alertes orange ou rouges, lancer des plans de vigilance grand froid, ouvrir par-ci par-là quelques hébergements supplémentaires : la misère reste et elle tue, rendant insupportable le décalage criant entre les possibilités que permettent les progrès scientifiques et techniques et la survivance de fléaux des temps barbares, dont la faim et le froid.