Selon une étude publiée par le site mutuelle.com la facture pour un accouchement peut varier de un à presque dix. Quand la Sécurité sociale rembourse 313,50 euros pour un accouchement simple (418 euros pour un accouchement multiple), des gynécologues demandent des dépassements d'honoraires qui font monter la note à presque 2 700 euros. D'après l'étude, dans cinq départements (Paris, Yvelines, Alpes-Maritimes, Ain et Nord) les tarifs vont de 450 à 2 687 euros.

Cette situation est bien sûr scandaleuse, car les femmes ne disposant que d'une mutuelle de base ou sans complémentaire santé ne se font rien rembourser. Et elles ne sont pas si rares car, les maternités dans les hôpitaux publics étant surchargées, bien des femmes sont contraintes d'aller accoucher en clinique privée. De telles situations sont encore accentuées par les multiples fermetures de maternités de proximité, sous prétexte d'une rentabilité trop faible.

Mais au-delà de l'exemple des accouchements, c'est l'ensemble du système des dépassements d'honoraires qui est scandaleux. Pour la seule année 2010, la Sécurité sociale a chiffré à 2,5 milliards d'euros le montant des dépassements. Avec les gynécologues, les chirurgiens, les ophtalmologues et les pédiatres sont les plus gourmands. Et ce n'est pas près de s'arrêter car, entre 1990 et 2010, le taux de dépassement d'honoraires est passé de 20 % à près de 55 %.

On n'avait pas besoin bien sûr de cette étude sur les accouchements pour savoir que, dans ce pays, le droit à la santé devient de plus en plus inégalitaire et que pour de nombreux professionnels de la santé, comme pour les laboratoires pharmaceutiques, la santé est d'abord une marchandise. Mais c'est peut-être encore plus scandaleux et révoltant pour un acte médical aussi vital que celui d'accoucher.