Société générale -- Paris-La Défense : Les affaires vont bien mais on supprime des emplois14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Société générale -- Paris-La Défense : Les affaires vont bien mais on supprime des emplois

Mardi 6 décembre, les cinq organisations syndicales de la Société générale (CGT, CFDT, CFTC, FO et SNB, Syndicat national des banques) ont appelé à un débrayage d'une heure pour répondre à l'annonce du PDG Frédéric Oudéa de supprimer mille emplois, voire plus. Malgré le froid, à la Défense près de 200 personnes ont répondu à cet appel. Un deuxième appel vendredi 9 décembre a réuni presque autant de monde, avec un certain renouvellement.

Le PDG avait parlé pour la première fois d'un plan social à cause de la pression des marchés et des impératifs de l'Autorité bancaire européenne (ABE). Comme si la responsabilité de ce plan ne dépendait pas de lui, ni de la banque ! L'objectif est de trouver 3,3 milliards d'euros d'ici à huit mois pour renflouer les fonds propres de la banque. La direction demande au personnel « un effort collectif » et tous les moyens sont bons : pas d'augmentation générale des salaires, baisse des rémunérations variables et surtout suppression d'au moins mille emplois. Elle a aussi, pour faire passer la chose, annoncé la suppression des dividendes 2011, mais ce sont bien les salariés qui vont faire les frais de l'ensemble de ces mesures.

En fait, depuis des années, la direction restructure ses services et supprime des postes. Le plan de transformation du groupe Ambition SG 2015 consistait déjà en une cinquantaine de projets visant à réduire les coûts et les effectifs : en octobre 2009, le projet Grand Public a entraîné des milliers de postes en moins dans la banque de détail en France ; en juin 2011, la direction a annoncé 2 000 suppressions de postes en Russie ; en août, le plan de licenciements déguisé Roméo, a entraîné dans des services centraux un certain nombre de ruptures de contrats. Aujourd'hui, la direction accélère ce processus.

Malheureusement, si les syndicats ont appelé à plusieurs débrayages, leurs objectifs sont loin d'être mobilisateurs. Quelques heures après l'annonce des suppressions de postes, ils se sont mis d'accord pour discuter avec la direction d'un plan de secours de l'emploi. Ils disent vouloir éviter les licenciements contraints grâce à des négociations, et se déclarent prêts à discuter du moindre reclassement interne en mettant en place une commission de recours. De plus, ils demandent l'arrêt des recrutements externes. Ces syndicats qui proposent le gel des embauches laissent du coup la direction avoir le beau rôle, puisqu'elle dit devoir recourir de temps en temps à des embauches externes.

Les suppressions d'emplois sont inacceptables. La Société générale a annoncé 622 millions d'euros de bénéfice au troisième trimestre 2011, et un total de 2,285 milliards d'euros pour les neuf premiers mois de 2011. La Société générale a donc largement de quoi maintenir tous les emplois, en prenant sur ses profits.

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