Le Parti socialiste et le vote des étrangers : De demi-propositions en quarts de mesures14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le Parti socialiste et le vote des étrangers : De demi-propositions en quarts de mesures

Le Sénat a adopté le texte présenté par le Parti socialiste sur le droit de vote aux élections municipales des étrangers n'appartenant pas à l'Union européenne. C'était prévisible, la gauche étant désormais majoritaire dans cette assemblée.

Mais pour que ce texte devienne une loi, il faudrait encore qu'il soit approuvé par l'Assemblée nationale, ce qui semble perdu d'avance avec une majorité de droite qui fait de la xénophobie son fonds de commerce.

Il serait effectivement normal qu'un étranger qui réside en France, participe à la création des richesses du pays par son travail, ses impôts, ses cotisations sociales et aussi par sa consommation, puisse voter et être élu à toutes les élections. Une majorité de pays européens appliquent déjà ce droit depuis des années, au moins pour les élections locales, et même depuis près de cinquante ans pour l'Irlande !

On pouvait espérer qu'en présentant ce texte, tout en sachant qu'il n'avait aucune chance d'être adopté à l'Assemblée nationale, le Parti socialiste et les Verts en aient fait une question de principe, pour affirmer leur solidarité avec une fraction de la population qui n'a pas les mêmes droits que les autres habitants du pays. Mais le PS n'a même pas eu l'audace de défendre un principe égalitaire, puisque son projet de loi ne propose de donner le droit de vote aux étrangers qu'aux élections municipales, ainsi que la possibilité d'être élus conseillers municipaux, mais pas d'être élus maires. Et puis, il y a le précédent de Mitterrand : ce point faisait partie des 110 propositions pour l'élection présidentielle de 1981, et il l'a enterré une fois élu, sous prétexte que les Français n'étaient pas mûrs pour l'accepter.

Il semblerait qu'à travers ce texte le PS ait cherché un sujet sur lequel il pouvait se démarquer de la droite réactionnaire et apparaître malgré tout un peu de gauche, au moment où tout laisse prévoir qu'un éventuel président de la République socialiste, Hollande en l'occurrence, mènera la même politique que mène actuellement Sarkozy. Et pourtant, même sur de telles propositions, le PS ne peut s'empêcher de se limiter à des demi-mesures. Qu'est-ce que ce sera une fois au pouvoir ?

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