Hôpital Saint-Antoine -- Paris : Contre le manque de personnel et la surcharge de travail Le mécontentement monte14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine -- Paris : Contre le manque de personnel et la surcharge de travail Le mécontentement monte

Depuis maintenant trois semaines, le mécontentement grandit à l'hôpital Saint-Antoine. Il a d'abord éclaté dans le département d'hématologie, suite au non-renouvellement du contrat d'un collègue coursier. La goutte a fait déborder le vase. Assez des suppressions de personnel, assez de la surcharge de travail ! Face au refus de la direction d'embaucher notre collègue coursier et de stagiairiser trois aides-soignants du service, la grève a été votée le 30 novembre.

On en est donc à deux semaines de grève. La plupart des grévistes étant assignées à leur poste, il a fallu trouver les moyens de se faire entendre. Des rassemblements ont été organisés quotidiennement à 13 heures. Les premiers jours, ils ont compté de vingt à trente collègues du service, puis quarante à soixante.

L'appel à se rassembler a donc été étendu à d'autres services, eux-mêmes aux prises avec la direction. C'est ainsi que le jeudi 8 décembre, après des tournées dans l'hôpital, ce sont 130 personnes qui se sont retrouvées en assemblée générale. Un sacré pas était donc franchi. En plus de plusieurs dizaines venues de l'Hématologie, une quinzaine de collègues de Médecine interne, qui en ont plus qu'assez d'être débordés, avaient fait le déplacement, mais aussi d'autres de Pneumologie, dont le service doit être transféré à Tenon, avec à la clé treize suppressions de postes, et de bien d'autres services encore. Un préavis de grève pour la Pneumologie était déposé pour le 13 décembre. Même chose pour les Urgences de nuit qui réclament l'embauche de trois infirmières et trois aides-soignants.

Toutes les revendications vont dans le même sens et émanent aussi bien des infirmières que des aides-soignants ou des secrétaires médicales : non aux suppressions d'emplois, non à la surcharge de travail. Le mécontentement des différents services a donc convergé dans des rassemblements toujours plus nombreux.

Tous ont alors manifesté bruyamment dans l'hôpital aux cris de « Tous ensemble, on est plus forts ! » jusqu'à la salle de réunion du Comité d'hygiène et sécurité, où se trouvait la direction, et où tous sont rentrés pour lui faire entendre les revendications votées en assemblée : l'arrêt des suppressions d'emplois, la stagiairisation des contractuels, l'embauche sur les postes vacants.

Bien sûr, même si elle n'en menait pas large, la direction n'a pas voulu se prononcer. Rendez-vous a été pris pour le mardi suivant 13 décembre, comme cela avait été décidé en assemblée. Cette fois-ci, il a été décidé de s'adresser à tous les collègues de l'hôpital pour qu'ils rejoignent le mouvement. Et c'est cette fois plus de 160 personnes qui se sont retrouvées en assemblée générale.

À chaque fois, les revendications sont votées, ainsi que l'idée de s'adresser au reste de l'hôpital pour le rassemblement suivant. L'ambiance est bonne car les rassemblements sont chaque fois plus nombreux et on se sent plus forts, même si, pour l'instant, la direction fait la sourde oreille.

Un nouveau rendez-vous était prévu jeudi 15 décembre.

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