États-Unis : Pour la liberté de Mumia Abu-Jamal, la lutte continue !14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Pour la liberté de Mumia Abu-Jamal, la lutte continue !

Mercredi 7 décembre, le procureur de Philadelphie (Pennsylvanie, États-Unis) Seth Williams, a décidé de renoncer définitivement à l'application de la peine capitale contre le journaliste et ancien militant des Black Panthers Mumia Abu-Jamal, condamné à mort en 1982 pour le meurtre d'un policier qu'il a toujours nié avoir commis.

Pour tous ceux qui militaient, depuis des dizaines d'années, dans le cadre de la campagne internationale de soutien à Mumia, c'est un premier succès puisqu'il va quitter le couloir de la mort, pouvoir revoir sa famille et rencontrer des petits-enfants qu'il ne connaît pas. Mais la commutation de sa condamnation à mort en peine de prison à perpétuité sans recours possible ne peut mettre fin à la campagne pour sa libération.

À 57 ans, Mumia Abu-Jamal, arrêté en 1981, a déjà passé plus de la moitié de sa vie en prison. Depuis trente ans, les appareils policier et judiciaire des États-Unis se sont acharnés à l'envoyer et le maintenir dans le couloir de la mort, sans prendre en compte ce qui pouvait plaider pour son innocence. Ce qui était en cause était moins de trouver un coupable pour le meurtre d'un policier que de réprimer ce qu'il représentait.

Dans les années soixante et soixante-dix, les dirigeants des États-Unis n'ont pas pris de gants avec les militants noirs qui avaient osé défier l'État, allant jusqu'à les faire assassiner, y compris en prison, comme George Jackson tué par un gardien il y a quarante ans. Plusieurs militants de l'aile radicale du mouvement noir américain furent envoyés pourrir en prison pour des prétextes parfois inventés de toutes pièces. Mumia était de ceux-là, lui qui, dans une radio militante, entendait exprimer la voix des opprimés, ceux qu'il appelait les « sans voix ».

En faisant passer Mumia du couloir de la mort à la prison à vie, les autorités américaines espèrent en finir avec une affaire qui n'a que trop montré le vrai visage d'un État qui par ailleurs prétend donner des leçons de démocratie et de justice au monde entier, y compris les armes à la main.

Mais, en ne permettant pas un nouveau procès où serait démontré que Mumia n'aurait jamais dû être condamné, l'État américain persévère dans son acharnement, mettant Mumia dans la même situation que le militant sioux Léonard Peltier qui, pour une affaire analogue, croupit en prison depuis trente-cinq ans et qui, selon Amnesty International, « devrait être libéré immédiatement et sans condition ».

Mumia, ses avocats et ceux qui animent sa campagne de soutien, dont Lutte Ouvrière est partie prenante, entendent bien poursuivre la protestation pour la liberté complète de Mumia Abu-Jamal, pour laquelle il suffirait d'une simple décision du gouverneur de Pennsylvanie.

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