Du relogement aux gilets pare-balles : Les bonnes idées de madame la ministre14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Du relogement aux gilets pare-balles : Les bonnes idées de madame la ministre

Ceux qui ne s'endorment pas au spectacle des échanges à fleurets mouchetés des députés et des ministres au cours des séances de l'Assemblée nationale ont toutefois peu de chances d'avoir remarqué que, lors de la deuxième séance du vendredi 2 décembre, la ministre du Budget, Valérie Pécresse, a fait preuve d'un insondable mépris pour les mal-logés.

Elle a en effet ce jour-là soutenu un amendement -- n°439 -- proposant de prélever deux millions d'euros sur les excédents du FARU, le Fonds d'aide au relogement d'urgence.

Dans quel but ? Les affecter aux organismes qui tentent de trouver, tant bien que mal, un toit aux sans-abri, comme il l'aurait fallu pour empêcher, l'hiver dernier, 388 personnes de mourir de froid ? Non, il s'agissait de « soutenir les communes pour l'acquisition de gilets pare-balles destinés à équiper les polices municipales »!

Même le député UMP Gilles Carrez, rapporteur des finances, s'est montré choqué de cet étrange changement d'affectation. Insistante, la ministre a alors argué que cinq millions d'euros restaient inemployés sur le FARU, ne seraient pas dépensés d'ici à fin décembre, et que donc... autant valait les utiliser pour ces gilets pare-balles !

Voilà comment on apprend, incidemment, que des millions dorment sans avoir été utilisés dans le budget du relogement d'urgence, ce qui doit réjouir les 3,6 millions de personnes non ou très mal logées dans ce pays, mais aussi qu'une ministre, ex-députée d'une riche circonscription des Yvelines, ne voit pas le problème à les détourner en cadeaux à certains maires aux préoccupations sécuritaires.

Partager