Chantiers de l'Atlantique/STX -- Saint-Nazaire : Face à la surexploitation et à la précarité Les travailleurs sous-traitants se mobilisent14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chantiers de l'Atlantique/STX -- Saint-Nazaire : Face à la surexploitation et à la précarité Les travailleurs sous-traitants se mobilisent

Mardi 6 décembre, les travailleurs sous-traitants des chantiers navals STX de Saint-Nazaire ont répondu massivement à l'appel à débrayer de la CGT. À plus de 600, ils se sont retrouvés sur les quais des navires en construction, heureux de se trouver ensemble en lutte et d'avoir pu dépasser les prétendus obstacles symbolisés par les couleurs de bleus différentes, avec la solidarité active de travailleurs en fixe des Chantiers.

Soudeurs et monteurs de coque, isolateurs, tuyauteurs ou électriciens des ponts et des fonds des navires, ouvrières et ouvriers du nettoyage, techniciens de la logistique ou de l'ameublement des paquebots en construction, sont dispersés en dizaines d'entreprises différentes, parfois de taille moyenne mais souvent filiales ou sous-filiales de grands groupes comme Suez, Kompass ou Eiffage, en contrats renouvelables pour le donneur d'ordres.

Et malgré cette situation précaire ces travailleurs se sont retrouvés au coude à coude pour riposter aux menaces grandissantes sur les emplois et le niveau des salaires. Car, sur fond de réduction de l'activité, les différents patrons redoublent leurs attaques. C'est le premier d'entre eux, le maître d'ouvrage et donneur d'ordres Chantiers de l'Atlantique, qui donne le ton. Vendus et rachetés plusieurs fois en quelques années par différents actionnaires qui y ont régulièrement prélevé leur dîme, les Chantiers sont actuellement la propriété de la multinationale coréenne STX, avec l'État français comme actionnaire minoritaire.

Depuis Alstom, puis Aker-Yards, jusqu'à STX, ces changements de propriétaire n'ont fait que renforcer la même politique de réduction des coûts et des délais qui se traduit par des conditions d'exploitation de plus en plus dures. Les réductions d'effectifs et le plombage des salaires des travailleurs en fixe des Chantiers, qui en ce moment débrayent également très nombreux pour une augmentation conséquente des salaires, et des plus gros sous-traitants s'accompagnent du recul brutal des salaires des intérimaires jusqu'au niveau du smic. Le recours à des centaines de travailleurs, recrutés pour quelques mois dans les pays pauvres de l'est ou du sud de l'Europe (ou au-delà) permet même aux patrons de s'affranchir des obligations légales sur le salaire minimum, la durée hebdomadaire du travail ou les conditions de travail et de sécurité. Malgré les luttes répétées et les recours syndicaux, c'est toujours en toute illégalité... et toujours en toute impunité pour les donneurs d'ordres.

Alors que nombre des contrats de sous-traitance arrivent à échéance, la baisse du volume d'activité est un nouveau prétexte à une mise en concurrence exacerbée sur les futurs contrats, amenant une partie des patrons sous-traitants habituels à jeter l'éponge, quitte à licencier en masse.

C'est contre cette alternative chômage/salaires de misère que nous avons réagi, certains en débrayant pour la première fois de leur vie. Et, pour exiger des comptes des patrons, de la justice et de l'État, la mobilisation devait se poursuivre et s'élargir jeudi 15 décembre.

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