Belgique : Contre les suppressions d'emplois à ArcelorMittal, des milliers de manifestants à Liège14/12/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/12/une2263.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Belgique : Contre les suppressions d'emplois à ArcelorMittal, des milliers de manifestants à Liège

Mercredi 7 décembre, les organisations syndicales de la métallurgie de Liège avaient appelé à une manifestation de soutien aux travailleurs menacés par la décision d'ArcelorMittal d'arrêter le dernier haut-fourneau de l'usine Cokerill. De 20 à 40 000 manifestants ont répondu à l'appel syndical.

Dans le même temps, dans toutes les usines ArcelorMittal d'Europe, un appel à des débrayages a été suivi. Quelques délégations syndicales étaient présentes, dont celle d'Arcelor-Dunkerque.

La direction prétend que l'arrêt de la phase à chaud à Liège « ne remet pas en cause l'avenir de la phase à froid », mais personne ne peut y croire. Ce sont donc plusieurs milliers d'emplois qui sont menacés par un groupe qui fait des profits plantureux, qui bénéficie de larges subsides publics belges et wallons, comme notamment les fameux quotas de CO2. ArcelorMittal a pu aussi bénéficier des lois fiscales belges pour ne payer, sur 1,5 milliard d'euros de profit, que 496 euros d'impôts...

Ce ne sont donc pas les raisons qui manquent aux travailleurs d'exprimer leur colère. Mais la politique des organisations syndicales n'est pas propre à leur inspirer confiance dans leurs propres forces. Sous le mot d'ordre démagogique « Cokerill appartient aux Liégeois », les syndicats donnent comme perspective une « nationalisation », ou une « mise sous statut public » de l'entreprise. Proposent-ils que la Région wallonne puise dans les impôts pour soutenir un patron « wallon » qui rachèterait Cokerill à Mittal ? Aux profits passés, Mittal ajouterait ainsi le prix de la revente.

Des autocollants, des slogans à connotation xénophobe, comme « Mittal Go Home », « Vichnou la paix » et « Un éléphant indien, ça trompe énormément », contribuaient à placer malheureusement la manifestation davantage sur le terrain du nationalisme que sur celui de la défense des travailleurs.

Pourtant, depuis les années 1960, ce sont des capitalistes « bien de chez nous », soutenus par des gouvernements belges, des ministres wallons même, qui ont détruit des dizaines de milliers d'emplois dans la sidérurgie ! Et après que les pouvoirs publics ont comprimé les effectifs, modernisé l'outil, ils l'ont revendu à prix bradé aux actionnaires d'Arcelor. Ceux-ci l'ont ensuite revendu à l'anglo-indien Mittal, qui ne fait que continuer la même exploitation que ses prédécesseurs.

Ce qui est sûr, c'est que vanter la « compétitivité de Liège », comme le font les syndicats, ne peut donner beaucoup d'arguments aux travailleurs de Dunkerque ou du Luxembourg tout proche, pour convaincre qu'il faut se battre tous ensemble contre les patrons. Néanmoins, et même s'ils témoignaient de la difficulté à mobiliser leurs collègues, les manifestants, délégués ou militants syndicaux, étaient là pour ne pas laisser annoncer des milliers de suppressions d'emplois sans rien dire.

Mais il faudra d'autres mobilisations pour faire reculer un trust comme ArcelorMittal.

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