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- Lutte ouvrière n°2262
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Dans les entreprises
Véninov - Vénissieux (Rhône) : Contre la fermeture de l'usine, quatre mois d'occupation
Les 88 travailleurs de la fabrique de nappes plastifiées Veninov ont été licenciés fin juillet, quand le groupe Alkor-Venilia a été mis en liquidation judiciaire. Depuis, ils occupent l'usine car ils contestent les actes frauduleux qui ont conduit à la fermeture alors que les carnets de commande étaient pleins.
Le fonds d'investissement américain Gordon Brothers, qui avait consenti un prêt en décembre 2010, a plus tard exigé des garanties telles qu'il est maintenant propriétaire de tous les avoirs : terrain, locaux, machines, marque, brevets, ce qui a découragé les repreneurs potentiels.
Avec un soutien actif des syndicats et une mobilisation de la municipalité, du député et de la population de Vénissieux, les ex-salariés ont multiplié les rassemblements, manifestations et démarches : le 30 novembre, 200 personnes sont encore venues les soutenir.
Une action judiciaire a été intentée contre Gordon Brothers pour contester la légalité du prêt, effectué alors que l'entreprise était déjà en cessation de paiement. Après deux reports successifs, l'audience au tribunal de Nanterre s'est enfin tenue le 8 novembre. Mais la réponse, donnée le 30, n'a pas été celle espérée : le tribunal a nommé un expert qui aura trois mois pour se prononcer sur la réalité de la cessation de paiement au moment du prêt !
Lors d'une nouvelle table ronde le 1er décembre, le préfet a dit avoir établi des contacts avec Gordon Brothers, qui ne serait pas hostile à abandonner ses droits sur l'usine contre argent. Cela a redonné un peu d'espoir aux licenciés de Veninov qui, dans l'immédiat, ont besoin de trouver de l'argent pour pouvoir remettre en route le chauffage, le gaz étant coupé, car sinon les machines risquent d'être hors d'usage. Et si reprise il y avait, il ne faudrait pas qu'elle tarde trop car les anciens clients qui continuent à se manifester (Auchan, Carrefour, Leroy-Merlin...) risquent de finir par se lasser.
Les travailleurs licenciés qui ont essayé d'aller chercher du travail ailleurs en ont trouvé avec difficulté en raison du chômage, et avec des salaires bien moindres. Aussi, n'étant pas encore obligés pour le moment d'accepter n'importe quoi avant plusieurs mois, le noyau le plus militant a la volonté d'aller jusqu'au bout des possibilités de faire redémarrer l'usine et de retrouver son travail.